Test de Shinsekai: Into the Depths – Sous l’océan…

D’abord exclusif au Apple Arcade, Shinsekai arrive à présent sur Nintendo Switch. Entre plate-forme et survie, le titre de Capcom prend place dans les profondeurs sous-marines. Que rencontre-t-on dans ce « Nouveau Monde » ?

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Climatosceptique

Réchauffement planétaire, montée des eaux ou cataclysme indéterminé ? Quoi qu’il en soit, les océans ont recouvert la surface de la Terre et les survivants ont bien été obligés de s’adapter. L’un d’eux, notre personnage, a trouvé refuge dans une épave et résiste tant bien que mal. Jusqu’au jour où la glace prolifère jusqu’à son abri, le forçant à s’enfuir. Dans son périple, il retrouve la trace d’un autre groupe de survivants et entreprend de les rejoindre.

Enfin… C’est certainement ce qu’il se passe. Probablement.

La narration de Shinsekai a fait le choix de se passer de texte ou de voix pour raconter son aventure : on trouve des schémas techniques ou des fresques et c’est au joueur d’en tirer ses propres conclusions. Cependant, contrairement à Journey, par exemple, les choses ne sont pas toujours super claires et on se contente souvent de rejoindre la position du prochain objectif sans trop savoir à quoi s’attendre une fois sur place.

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Plonger dans l’abîme

Du personnage principal, on ne sait finalement pas grand-chose, si ce n’est sa volonté de survivre. Il est enfermé dans un lourd scaphandre ; ses mouvements sont lents et patauds. Malgré tout, cette carapace est extrêmement fragile : un choc un peu violent et ses réserves d’oxygène peuvent se fissurer, voire se détruire. C’est donc avec une quantité d’air limitée qu’il doit rejoindre le prochain abri, la prochaine source d’air. Son équipement lui permet certes de se propulser plus rapidement dans les eaux, mais ce moyen puise également dans les réserves d’air. Il faut donc en user avec sagesse afin de ne pas bêtement mourir étouffé.

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Le personnage a à sa disposition un piolet qui lui permet de se défendre contre la faune (plus ou moins hostile) ou de collecter des ressources (minérales ou organiques). Il peut donner avec un grand coup contre le sol : les vibrations ainsi provoquées font office d’onde sonar et permettent à la combinaison de localiser les ressources les plus proches. Il possède aussi une lampe torche qui aide, entre autres, à détecter les filons exploitables, mais qui peut en contre-partie attirer les prédateurs.

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Très vite, un appareil permet de générer de l’équipement ou d’améliorer le scaphandre à partir des ressources. Au fur et à mesure du chemin, on découvre aussi des nouveaux objets ainsi que de nouvelles armes. Il est alors possible de stocker plus d’oxygène, de fabriquer des recharges et des munitions, mais surtout de plonger plus profondément.

En effet, l’objet des désirs s’étant vraisemblablement réfugié dans les profondeurs, il faut œuvrer pour améliorer la résistance à la pression de la combinaison. Chaque amélioration nécessite des minerais particuliers et débloque un nouveau palier, ouvrant ainsi l’accès à de nouvelles zones de la carte.

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Hey ! Listen ! Watch out !

Vous ne'êtespas longtemps seul dans ces froides profondeurs. Dans un des campements abandonnés, le personnage active un petit drone. Ce petit compagnon sert de guide en rappelant régulièrement la prochaine étape de l’aventure et en activant certains mécanismes qui désignent la prochaine étape.

Cette brave petite chose cherche aussi à se rendre utile en allant automatiquement chercher des objets qui traîneraient plus loin. Ça part d’une bonne intention et c’est toujours salutaire de le voir ramener une bonbonne d’oxygène qui se trouvait derrière un crustacé belliqueux. Mais, malheureusement, c’est la plupart du temps très pénible : s’il ramène un minéral qui est déjà au maximum dans l’inventaire, il s’acharne sans relâche à le pousser contre le personnage, comme un labrador fier de ramener sa baballe. Et cela peut-être au point de bloquer un passage étroit ou, pire encore, de pousser le personnage vers un élément dangereux. De même, s’il ramène une bonbonne, il est impossible de creuser un filon sans lui avoir fait plaisir d’abord, les deux actions étant sur le même bouton ; si vous vouliez la garder pour plus tard, c’est dommage.

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Un autre élément important est découvert dans la première zone du jeu : le sous-marin. Cet engin permet de se déplacer plus rapidement et dans une relative sécurité. Il est équipé d’une foreuse qui peut tuer les ennemis ainsi qu'ouvrir de nouveaux passages et il possède son propre sonar. C’est l’unique moyen pour passer vers une autre zone géographique. Dernier atout, et non des moindres, sa réserve d’oxygène est infinie.

Une fois l’engin découvert, la partie survie s’en trouve grandement facilitée. Surtout que, lorsqu’on en sort, le personnage est toujours raccordé aux réserves à l’aide d’un tuyau. Il est ainsi possible d’explorer les galeries plus étroites tout en se faisant plaisir avec les poussées d’air. La longueur du tuyau est toutefois limitée : si le personnage s’engage dans un conduit trop profond, il peut toujours détacher le lien salvateur. Et soudain, ce confort auquel on avait pris goût disparaît au profit du retour d’une certaine angoisse.

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En attendant Cousteau

L’aspect survie est marqué durant les premiers temps, mais il s’étiole finalement assez rapidement. Ces fonds marins d’apparence hostile disposent finalement de tout ce qu’il faut pour aider le personnage. Il y a des sources d’air dans tous les coins et des points de sauvegarde à espaces réguliers. Les minéraux et autres ressources pullulent au point que les inventaires sont souvent pleins : aucun problème donc pour construire des kits de réparation, des recharges d’air ou des munitions. Et il y a bien entendu ce sous-marin qui fausse énormément la donne en faisant office d’abri mobile.

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Le personnage possède une barre de force qui se vide avec les efforts physiques tels que l’escalade. Néanmoins, il est tellement plus simple d’abuser de la propulsion de la combinaison qu’elle ne sert finalement que très peu. Il y a bien quelques salles qui n’ont pas été envahies par les eaux, mais elles sont tellement rares sur l’ensemble de l’aventure…

Les véritables dangers sont finalement les prédateurs (certains peuvent s’avérer coriaces) et… le joueur lui-même. Dans l’empressement d’une manœuvre propulsée, il n’est pas rare de heurter un peu rudement une paroi et de voir une des réserves d’air éclater.

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Plutôt que de la survie, Shinsekai s’avère être plutôt de l’exploration. La carte est assez vaste et parcourue par tout un réseau de dédales plus ou moins étroits. La fouille des trous les plus reculés sera récompensée par la découverte de créatures ou plantes rares (une encyclopédie se complète au fur et à mesure), ou d’objets cachés.

Shinsekai est souvent présenté comme étant un metroidvania, mais ce n’est pas vraiment le cas. Un nouvel équipement découvert ne sert que pour les zones suivantes ; il n'est guère utile dans les endroits préalablement explorés. Le seul élément qui peut faire la différence est l’augmentation de la résistance à la pression, mais il ne permet que de mettre la main sur des matériaux supplémentaires. Le tracé principal est finalement assez linéaire.

Pour ceux qui souhaitent un peu plus de challenge, le mode « une autre plongée » est accessible une fois la campagne principale terminée. Ce défi consiste à arriver à la fin de tout un parcours d’obstacles dans des conditions critiques : peu d’oxygène, aucune munition au départ et des ennemis à passer ou à abattre en chemin, le tout en moins d’une heure. Tout un programme…

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Il n’est pas frais, mon poisson ?!

Le jeu est joli et certains environnements sont enchanteurs. Le personnage est bien maniable, surtout quand on commence à maîtriser la propulsion. Enfin… Tant que le drone ne se fourre pas entre nos pattes. Le moteur physique est efficace la plupart du temps ; il n’est un peu fantasque que lorsqu’on utilise le grappin en air libre.

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Un gros effort a été fourni sur l’environnement sonore. Le jeu démarre d’ailleurs en conseillant de s’y adonner avec un casque. Le silence des profondeurs n’est troublé que par les actions du personnage. À ces sons d’ambiance s’ajoutent de rares musiques qui se déclenchent à certains moments clés : elles sont des bonnes qualités et certaines comme « Tsuki nu Kaisha » sont tout bonnement magnifiques. Un mode Jukebox est d’ailleurs disponible pour pouvoir les réécouter en y ajoutant divers effets.

Une fois la Switch en mode nomade, aucune différence notable n’est à signaler. Le mode tactile n’est pas géré, ce qui est surprenant venant d’un jeu qui a d’abord été distribué sur les plate-formes de la marque à la pomme.

Trop simple pour proposer une véritable expérience de survie, le titre de Capcom reste une charmante balade dans les fonds marins. L’histoire n’est peut-être pas toujours claire, mais les environnements restent envoûtants. Le prix de 20€ est honnête pour la dizaine d’heures que prendra l’exploration des moindres recoins de ce nouveau monde.

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Test réalisé sur Switch par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, iOS
Genres Plateformes, survie, post-apocalyptique

Sortie 26 mars 2020 (Nintendo Switch)

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