Test de Edgar - Bokbok in Boulzac - Cotcot minute

Premier né du studio Français La Poule Noire basé à Angoulême qui se définit comme un "studio de jeu vidéo rural", Edgar - Bokbok in Boulzac nous permet de contrôler Edgar, un cultivateur de courges qui, accompagné de sa fidèle poule Pépette, essaye de résoudre une crise jardinière en se rendant à Boulzac, la grosse bourgade du coin. En route pour une aventure qui passe très vite.

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Edgar au terroir

Edgar - Bokbok in Boulzac (EBiB ci-après) se présente sous la forme d'un point and click à première vue assez classique dans son système : on clique sur des objets pour interagir, sur les personnages pour parler et on se déplace d'écran en écran pour progresser.

On a pu voir qu'au cours des années, ce style de jeu avait eu tendance à simplifier ses mécanismes, car il n'a jamais été très ludique de cliquer partout au hasard en espérant une réaction ou de tenter d'utiliser chaque objet d'un inventaire sur chaque zone réactive d'un écran (et c'est pourtant comme ça qu'on découvre que la queue d'un singe peut être une manivelle).

La plupart des point and click récents ont choisi de permettre de faire ressortir à la demande les zones réactives de chaque écran et/ou d'avoir un système d'indice pour se débloquer.
Rien de ça dans EBiB, mais par contre je pense que les concepteurs, ayant conscience des frustrations du genre, ont fait en sorte que l'inventaire ne soit pas une galère à gérer : chaque objet ramassé n'a qu'une utilité bien spécifique et automatique sur un élément et on ne dépasse jamais les 5 places du sac (de mémoire, j'ai eu au maximum 3 objets).

Ceci, lié au fait que les énigmes sont résolues de façon plutôt logique, permet au jeu d'être fluide et de ne jamais se retrouver bloqué bien longtemps.

Graphiquement, le jeu est une réussite avec son style anguleux qui fonctionne étonnamment bien avec l'ambiance terroir du titre. Les gens issus de petits villages verront les inspirations à l'origine de Boulzac et de ses habitants, tous caricaturaux (mais dans le bon sens). À l'international, il contribuera à renvoyer l'image d'Épinal que peut avoir la France. Cette patte graphique permet une économie dans les animations, qui se révèlent simples, mais efficaces dans leur style cartoon.

Les musiques sont assez discrètes globalement, mais quand on les remarque, on est sur du bon vieux son franchouillard et là aussi les touristes qui joueront au jeu penseront qu'en France l'accordéon est toujours l'instrument de prédilection.

Edgar à court

Vous avez pu remarquer que j'en ai très peu dit sur l'histoire et ce pour deux raisons :
- un des gros intérêt du titre est de découvrir son scénario et les interactions.
- le jeu est court, très court : je l'ai terminé en environ deux heures.

Si j'ai pu lire dans une interview du chef de projet que c'était une volonté d'avoir un titre qui se termine en "3 ou 4 heures" et si l'on peut considérer que c'est une intention louable quand beaucoup de jeux se servent de boucles quasi sans fin pour artificiellement allonger leur durée de vie, je trouve quand même que EBiB tape dans la tranche très basse du genre et évidemment n'a aucune rejouabilité.

Si on trouve ça court, c'est aussi parce que l'histoire est très sympathique. Sans arracher d'éclats de rire, on sourit souvent devant les réactions des personnages, les rebondissements, la description des objets dans l'inventaire, les réactions de la poule ou encore face aux diverses critiques sur la société de consommation. Et évidemment je ne vais pas leur reprocher de ne pas m'avoir bloqué une heure avec une énigme idiote. Néanmoins, quand on l'a terminé, on ne peut s'empêcher d'avoir trouvé ça trop court et de se dire que d'autres péripéties auraient pu avoir lieu sans pour autant faire du remplissage.

Finalement, j'ai un peu l'impression d'avoir joué à l'introduction d'un titre plus grand, comme si Monkey Island s'arrêtait après avoir récupéré l'idole.

J'ai envie de vous conseiller Edgar - Bokbok in Boulzac parce que c'est sympa, parce que c'est français et parce qu'on ne peut avoir qu'envie de jouer à une suite ou de voir une autre production du studio, mais sa faible durée de vie doit être prise en compte avant tout achat.

Testé sur Switch par Aragnis avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Linux, Nintendo Switch, Windows, Xbox One
Genres Aventure, indépendant, contemporain

Sortie 26 février 2020 (Nintendo Switch)
26 février 2020 (Xbox One)
26 février 2020 (Linux)
26 février 2020 (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.