Test de The Coma 2: Vicious Sisters - Et vice et versa

Depuis une dizaine d’années, la Corée du Sud s’offre quelques beaux moments de gloire à l’international grâce à son cinéma de genre dont celui de l’horreur et de l’épouvante comme avec le Dernier train pour Busan, The Strangers ou encore Phone. Souvent satires de la société coréenne, ces films à « petits » budgets ont trouvé écho en Occident auprès d’un public, certes de niche, mais suffisamment important et exigeant pour que le domaine du jeu vidéo s’y intéresse à son tour en proposant des titres aux ambitions similaires. Parmi eux se trouve une licence peu connue, mais très appréciée et développée par Devespresso Games : The Coma.

Un premier épisode, The Coma: Cutting Class, fut publié sur Steam en 2015 suivi d’une version améliorée en 2017 sobrement intitulé The Coma Recut. Enfin, le 28 janvier dernier, c’est un tout nouvel épisode qui est sorti de sa phase d’early access et c’est ce dernier que j’ai pu tester pour vous.

20200116184454_1.jpg

Chair de poule

Répondant au doux nom de The Coma 2: Vicous Sisters, ce second opus est la suite directe du premier et continue l’histoire là où elle s’était terminée. Pour résumer, vous jouez Mina Park, une jeune coréenne étudiant au lycée Sehwa, qui est dans une période compliquée suite au coma inexpliqué dans lequel est tombé son ami Youngho, le précédent protagoniste de la série. En dehors de cet événement difficile pour une jeune fille de son âge, Mina a une vie on ne peut plus normale de lycéenne avec tout ce que cela implique comme stress et pression sociale dans un pays où le culte de la réussite est très poussé et ce dès l’école.

20200116184400_1.jpg
20200116184400_1.jpg
20200130214938_1.jpg
20200130214938_1.jpg
Vous incarnez Mina, une jeune lycéenne coréenne.

Vous débutez le jeu dans le lycée de Mina, où elle participe à des cours du soir. Alors qu’elle s’apprête à rentrer chez elle après une longue journée, elle se retrouve embarquée bien malgré elle dans un monde parallèle, identique, mais horrifique et angoissant : Le Coma. Monde hostile où chaque entité peut potentiellement tuer Mina, Le Coma est le terrain de jeu dans lequel l’ado doit progresser en évitant autant que possible de se frotter aux diverses créatures généralement agressives qui la peuplent. Généralement, car si effectivement la plupart des êtres déambulant dans les divers lieux qu’elle visite ont pour simple but de la réduire au silence éternel, d’autres personnages croisant son chemin cherchent à l’aider à fuir de ce cauchemar bien trop réel.

Je ne vais pas trop m’étendre sur l’histoire pour éviter de trop en dire, mais sachez toutefois que comme pour le précédent épisode, il existe plusieurs fins qui se débloquent en fonction de vos actions. C’est toujours bon à prendre même s’il est vrai que seule la « True Ending » a de l’intérêt, puisque c’est celle qui répond à toutes les questions et clôture le scénario. De facto, si vous obtenez la vraie fin, il y a peu de chance que vous soyez motivé pour relancer le jeu afin de découvrir une fin quasiment identique, mais moins complète.

20200130223355_1.jpg
20200130223355_1.jpg
20200130230035_1.jpg
20200130230035_1.jpg
Soyez les bienvenus dans le Coma, lieu paisible pour d'agréables vacances.

Concernant le scénario, il est franchement bon pour un jeu de ce type et très agréable à suivre avec son lot de rebondissements et de personnages plutôt caricaturaux, mais souvent attachants ou angoissants selon les cas. Le seul point négatif que je pourrais lui trouver, c’est un léger défaut de rythme qui fait que même si le jeu est court (entre 5 et 6 heures), on arrive malgré tout à avoir des moments de flottement qui auraient pu être évités. Ce n’est pas bien méchant, mais c’est dommage. Point à souligner, le jeu a été intégralement traduit en français et si on peut déplorer quelques fautes et mots manquants, on ne peut que saluer l’effort, bien trop rare dans les petites productions. Dernière précision : même si The Coma 2 ne nécessite pas obligatoirement d’avoir fait le premier pour être joué et apprécié, c’est tout de même fortement conseillé. Cela reste une suite directe et la quasi-totalité des personnages sont communs aux deux épisodes sans parler des références faites à plusieurs moments. Donc n'hésitez pas à faire la duologie d’autant plus que ce sont des jeux courts.

Don't stalk me now!

The Coma est une série de jeux d’exploration / survie / aventure en 2D et comme dans la plupart des jeux de ce type, le gameplay est assez simpliste. Rassurez-vous, il n’est pas ennuyeux pour autant. Afin de sortir du Coma, vous évoluez à travers différents niveaux comme le lycée, mais aussi un commissariat ou encore un marché et chacun d’entre eux est divisé en plusieurs zones contenant plusieurs salles, que vous devez explorer pour trouver des objets qui permettent de débloquer d’autres salles et ainsi de suite jusqu’à trouver le moyen d’atteindre la sortie et passer au niveau suivant. En soi, c’est très simple, mais vu que c’est aussi un jeu de survie horrifique, vous vous doutez bien que des bâtons vous sont mis dans les roues afin de rendre votre voyage légèrement moins évident.

20200203104328_1.jpg
20200203104328_1.jpg
20200203173326_1.jpg
20200203173326_1.jpg
Vous rencontrerez des personnages hauts en couleur.

En effet, le monde parallèle du Coma est peuplé de créatures plus hostiles les unes que les autres, dont certaines se font un plaisir de vous coller aux basques à la manière d'un Némésis de Resident Evil, et Mina n’est pas ce que l’on pourrait appeler une guerrière. C’est une lycéenne lambda sans notion martiale ou autres pouvoirs mystiques pour l’aider à se défendre. Non, tout ce qu’elle possède, c’est un duo de jambes et quelques cachettes disséminées ça et là. Pour ces dernières, lorsqu’une créature vous poursuit et que vous réussissez à vous cacher, une série de QTE très simple s’enclenche afin de valider ou non la réussite de l’action. Si vous validez, l’ennemi s’en va et si vous échouez, il vous trouve et vous passez un sale quart d’heure. Bien entendu, il n’y a pas de planque partout, donc vous allez devoir courir. Par chance, le jeu vous offre aussi un bouton d’esquive, bien utile, sauf que, à l'instar de la course, il consomme de l’endurance et elle n’est pas infinie, tout comme votre vie d’ailleurs. Pour y remédier, les développeurs ont eu la bonne idée d’utiliser les distributeurs automatiques de boissons et autres snacks pour que Mina puisse s’y fournir en objets de soins divers et variés, mais aussi de quoi repousser les ennemis contre quelques deniers qu’elle trouve un peu partout. Pour un jeu de survie, The Coma 2 n’est pas extrêmement difficile et se trouve même être plus simple que son prédécesseur. Oh, vous mourrez certainement, plus d’une fois, mais le jeu n’est pas frustrant pour autant et de nombreux points de sauvegardes sont présents pour vous permettre de souffler.

Enfin, comme tout jeu d’exploration qui se respecte, vous avez des tas d’objets à chercher, que ce soit pour la quête principale, mais aussi des objectifs annexes, qui ont pour la plupart un impact sur les événements et donc sur la fin du jeu. Souvent cachés, ces objectifs se ressemblent tous et si c’est sympathique au début, cela s’avère assez répétitif au bout d’un moment. À cela, on peut aussi ajouter la recherche de collectibles, qui se résument à des pages de journaux intimes donnant tout un tas d’informations pour étoffer l’univers du jeu et ses personnages. En parlant des personnages, vous pouvez en contacter certains via un téléphone portable afin d’en apprendre davantage sur eux et sur vos objectifs. Ce n’est que rarement utile, mais ça a le mérite d’exister.

20200203170503_1.jpg
20200203170503_1.jpg
20200203174634_1.jpg
20200203174634_1.jpg
Quelques QTE agrémentent le gameplay.

Chose qui n’existait pas dans le premier opus, une forme de craft a été ajouté par les développeurs. Autant vous le dire tout de suite, ne vous attendez pas à avoir des tas de recettes pour confectionner des objets de soin, cela n’a rien à voir. Ici, le craft a pour but de concevoir les objets liés aux objectifs annexes dont je parlais plus tôt, d’où le problème de répétitivité. À chaque fois, cela se résume à rencontrer un personnage vous expliquant comment faire un objet qui vous sera utile ultérieurement, mais qui vous oblige à chercher des pièces à travers le niveau. Histoire de corser un peu le tout, les développeurs ont aussi ajouté une petite séquence de QTE afin de valider la création, mais tout comme pour les cachettes, c’est très facile et plus là pour ajouter une couche de gameplay pas forcément intéressante pour le coup. Encore une fois, c’est sympa au début, mais on n’aurait pas dit non à un peu de diversité.

T'as pas une gueule de porte bonheur

Esthétiquement, le jeu envoie du lourd ! C’est beau, c’est bien animé et l’ambiance angoissante et horrifique est parfaitement retranscrite à travers des décors délabrés envahis de masses organiques difformes créant un sentiment de malaise adapté à un tel type de jeu. Les personnages aussi sont très réussis tout comme les monstres, bien vilains comme il faut, avec des designs très proches de ce que l’on retrouve dans les manhwa (l’équivalent coréen du manga japonais) et ce n’est pas pour déplaire tant la qualité est indéniable si tant est que l’on adhère au style. Pour conter l’évolution du scénario, les auteurs ont ajouté quelques courtes cinématiques sous forme de planches de BD très chouettes à regarder et doublées pour l’occasion, ce qui est loin d’être désagréable, même si c’est en coréen.

20200203114843_1.jpg
20200203114843_1.jpg
20200203173945_1.jpg
20200203173945_1.jpg
L'histoire est contée à travers des cinématiques sous forme de BD.

Quant aux musiques, elles sont malheureusement oubliables. Pas mauvaises, juste pas suffisamment marquantes pour que l’on s’en souvienne. À contrario, le sound design est très réussi et participe avec brio à l’ambiance angoissante du jeu. Vous ne réagirez plus jamais de la même manière au son des talons tapant le sol.

Groovy!

Tout comme ce fut le cas pour le premier épisode, le studio Devespresso Games nous livre un jeu réussi à l’ambiance marquée et à l’histoire captivante, même si manquant légèrement de rythme, en compagnie de personnages hauts en couleur tantôt attachants, tantôt effrayants. Minimaliste dans son gameplay, The Coma 2: Vicious Sisters fait parfois l’erreur de vouloir ajouter des éléments peu utiles ou qui auraient mérité plus d’attention. Il n’en reste pas moins passionnant à parcourir, même s’il faut parfois avoir le cœur bien accroché pour faire face aux quelques sursauts que le jeu se fait un plaisir de vous offrir. Pas d’inquiétudes, il vous faudra 5 ou 6 heures pour en faire le tour et retrouver une vie bien plus calme. Je vous conseille tout de même de faire le premier avant et le remaster étant vendu à 11,99€, cela reste raisonnable, même un si un bundle avec une petite réduction aurait eu du sens.

The Coma 2: Vicious Sisters disponible sur Steam et GoG pour 14,99€.

20200203181023_1.jpg
20200203181023_1.jpg

Test réalisé par Lianai à partir d'une copie fournie par l'éditeur.

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.

Plateformes Linux, MacOS, Windows
Genres Aventure, survie, survival-horror, asie, contemporain

Sortie 28 janvier 2020 (France) (Linux)
28 janvier 2020 (France) (MacOS)
28 janvier 2020 (France) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.