Test de The Pedestrian - Un panneau dans lequel on a aimé tomber

Vous êtes vous déjà demandé ce que pouvait faire le petit bonhomme qui peuple tant de nos panneaux de signalisation lorsque nous avions le dos tourné ? Rêve-t-il de feux tricolores, de parcourir le monde ou se demande-t-il simplement où vont tous ces gens pressés ? C'est cette idée un peu loufoque qui a servi de point de départ à The Pedestrian dont nous parlerons aujourd'hui.

Passage piéton

The Pedestrian se présente donc sous la forme d'un puzzle-game suivant les pérégrinations d'un petit personnage issu d'un panneau de signalisation, masculin ou féminin au choix. Un personnage que vous déplacez d'un panneau à l'autre. Très vite, le jeu vous apprend sa mécanique de base : il vous est possible, d'une simple touche, de prendre un peu de recul, ce qui vous permet de déplacer les panneaux et de relier entre elles les sorties des différents panneaux constituant les énigmes. Le tout avec pour objectif d'atteindre une porte spéciale vous permettant de passer à la suite. Évidemment, quelques contraintes se glissent dans ces mécaniques. On ne peut ainsi pas modifier une liaison après l'avoir utilisée sans ramener notre personnage à son point de départ (une contrainte qui devient d'ailleurs une partie intégrante de certains puzzles du jeu, c'est à noter) et l'environnement joue également un rôle. Vous croisez ainsi des puzzles dont les possibilités de déplacement des panneaux sont limitées par des tuyaux ou d'autres obstacles plus ou moins infranchissables.

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Bien entendu, en bon puzzle-game qui se respecte, The Pedestrian intègre régulièrement de nouveaux éléments dans son gameplay, histoire de ne pas rester limité aux classiques lasers mortels, blocs à tirer et autres interrupteurs. Vous jouez donc avec des clés ou des câbles à tirer entre deux fiches électriques pour alimenter divers mécanismes. Assez classique, même s'il faut réfléchir un minimum, votre personnage ne pouvant transporter qu'un objet à la fois. Très vite, le jeu s'ouvre un peu et propose un puzzle central qui vous demande de récupérer divers objets dans d'autres puzzles accessibles depuis ce hub central. De quoi donner un peu d'air aux joueurs qui resteraient bloqués sur une énigme, même si cela m'est assez rarement arrivé, la difficulté m'ayant semblé bien dosée. En passant, il faut noter que le jeu fait une chouette utilisation de ses environnements pour passer des informations au joueur, que ce soient les graffitis sur les murs qui font office de tutos ou les post-it qui servent d'aide-mémoire en vous rappelant ce que vous devez faire dans un puzzle. Étrangement, ce bon travail d'information du joueur disparaît dans le dernier niveau du jeu, ce qui le rend moins compréhensible, d'autant qu'il détonne totalement avec le reste du jeu en terme de mécanique.

Content de l'avoir passé celui-là !
Content de l'avoir passé celui-là !

Panel technique

Visuellement, pour un studio de taille réduite et pour un jeu en développement depuis si longtemps, on se trouve devant un résultat plutôt correct même si un peu inégal. Les environnements extérieurs sont assez réussis, les intérieurs un peu moins. Certains plateaux de jeu sont malgré tout très jolis, avec de petites animations en arrière plan (comme des insectes en vadrouille ou de la pluie) qui rendent l'ensemble vivant. Bien que le personnage que l'on incarne soit assez simple, on note qu'un grand soin a été apporté à ses animations : le voir agiter les bras lorsqu'il est figé en l'air m'a arraché un petit sourire. Un petit bémol tout de même pour les transitions entre les scènes qui sont un peu lentes à mon goût.

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Dans le registre des défauts, je pointerai principalement les contrôles. Le jeu est jouable tant avec un pad qu'avec le duo clavier/souris (en QWERTY non reconfigurable, comme trop souvent dans les petites productions indés) pour lequel on passe son temps à passer d'un contrôle à l'autre selon que l'on utilise le personnage ou les panneaux. Cela donne un résultat assez moyen, surtout dans les quelques cas où il faut réaliser des actions demandant de la précision, comme faire tomber un objet que l'on porte dans un trou. Autre point un peu regrettable, si le jeu dispose de très chouettes musiques, elles ont tendance à s'interrompre sans raison et à laisser le joueur devant de longues périodes de silence. Le genre de petit détail qui devrait être facilement réglé par un patch. Au final, on est donc devant un jeu globalement très propre et qui tourne sans soucis. Précisons que si la page Steam du jeu n'indique pas une disponibilité du jeu en français, l'absence de textes ou de dialogues dans le jeu devrait permettre aux allergiques à l'anglais de profiter malgré tout du titre.

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T'as pris ton pieds, le piéton ?

The Pedestrian était un projet qui m'avait interpellé lors de sa campagne Kickstarter grâce à l'originalité de son concept. Et c'est avec plaisir que l'on constate que le jeu ne s'essouffle pas sur la longueur et parvient, durant les six heures de jeu annoncées, à toujours proposer quelque chose pour relancer l'intérêt. Pour un premier jeu, Skookum Arts livre donc un bon jeu, pas parfait, mais plaisant à parcourir et même étonnamment relaxant. Un chouette titre pour terminer ce mois de janvier, donc.

La page Steam du jeu

Test réalisé par Grim sur PC avec une version fournie par le développeur.

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