Test de RISE : Race The Future - Au bon souvenir des jeux de courses futuristes

Initialement sorti sur PC en novembre 2018 (Steam et Windows Store), le jeu de courses futuristes RISE : Race The Future bénéficie d'un portage sur Nintendo Switch. Développé par les français du studio VD-DEV, le jeu nous met aux manettes de véhicules amphibie dans des courses où vitesse et précision sont maîtres-mots.

Rise_EShop_Banner.png

Vitesse et noyade 

2019072917570500-8F032B977136C2961E63BE09CA037446.jpg
Le genre du jeu de course futuriste connaît assez peu de représentants depuis quelques années. A l'heure où on favorise dans le genre un aspect toujours plus réaliste, quand bien même le fond du jeu serait bien loin d'une simulation, RISE : Race The Future apparaît un peu comme un ovni, mais un ovni bienvenu sur Switch. Console mal-aimée des développeurs de jeux de course, il faut se contenter le plus souvent des miettes ou de jeux pas très bien finis (comme le portage compliqué de V-Rally 4) quand on veut jouer à quelque chose de différent de Mario Kart et assimilés. Les développeurs de VD-DEV ont donc un vrai coup à jouer avec le portage de leur jeu sorti l'année dernière sur PC, d'autant plus qu'il favorise des sessions plutôt courtes.

2019072323043400-8F032B977136C2961E63BE09CA037446.jpg
Il n'est pas très compliqué de prendre en mains ce RISE : Race The Future, une accélération, un frein et un boost à gérer, et une inertie que l'on assimile rapidement dans le contrôle du bolide. Les véhicules amphibies apparaissent plutôt lourds et dérapent beaucoup, encore plus lors des passages sur l'eau que proposent la plupart des circuits, et si le premier contact est plutôt austère le jeu révèle rapidement un certain plaisir dans des courses où les coups de portière sont légions, et les tête-à-queue inévitables alors qu'il faut constamment jouer avec le transfert de masse et les dérapages pour venir à bout de pistes très sinueuses. Avec son inspiration assumée à rechercher du côté des Sega Rally et Ridge Racer d'antan, le jeu rappelle de bons souvenirs avec sa conception du jeu de course qui est à mille lieues de celle qu'on retrouve le plus souvent de nos jours. Les modes de jeu sont d'ailleurs plutôt basiques : de la course contre-la-montre, du championnat et un mode "challenge" qui nous fait progresser sur tous les circuits du jeu avec un certain nombre d'objectifs à accomplir pendant la course. Il peut s'agir de dépasser un certain nombre de voitures, de ne pas être dernier, d'atteindre une certaine vitesse ou encore d'effectuer un nombre de dérapages déterminé. L'objectif est d'en accomplir le maximum et obtenir suffisamment de "fans" et de récompenses pour débloquer les saisons suivantes et de nouveaux véhicules. Un total de neuf saisons qui se découpent chacune en huit courses, tandis que les véhicules disposent tous de leurs forces et faiblesses, entre vitesse pure et adhérence.

2019072913484200-8F032B977136C2961E63BE09CA037446.jpg
Ce mode de jeu, essentiel au déblocage du contenu, se révèle toutefois assez redondant. La faute à des circuits qui se renouvellent assez peu puisqu'il faut se contenter d'une poignée d'environnements qui ne proposent chacun quelques courses (et pour certaines il ne s'agit que de la même piste en sens inverse), mais aussi des objectifs à atteindre qui se répètent très vite, et des véhicules dont les spécificités ne sont pas assez marquées pour tenir en haleine. Si un véhicule ou deux souffre très clairement d'une adhérence trop limitée (sauf pour les amateurs de dérapages, mais ils sont souvent assez peu efficaces), le reste se vaut et l'essentiel de la course se joue plutôt sur notre capacité à enchaîner les virages sans finir en tête-à-queue à cause d'un concurrent agressif. Quant au contre-la-montre et au championnat, ils permettent d'effectuer des tours de piste sans s'occuper des objectifs secondaires et donnent toujours une bonne raison de relancer le jeu pour faire une course rapidement.

2019072913290500-8F032B977136C2961E63BE09CA037446.jpg
Peut-on pour autant reprocher cette "redondance" ? Son mode "challenge" rappelle furieusement, avec d'autres intentions, les challenges de Driveclub il y a quelques années sur PS4. Bien qu'il soit moins maîtrisé, RISE fait plutôt plaisir à voir sur Switch tant son format colle à la console de Nintendo. Pour les adeptes du mode nomade, c'est un vrai plaisir d'effectuer un challenge de temps en temps pour débloquer de nouveaux éléments de personnalisation (des stickers) ou un nouveau véhicule. Certes, on peut regretter un design assez générique et la furieuse impression de toujours voir la même voiture à quelques exceptions près, ainsi que des environnements qui se ressemblent un peu tous, mais le jeu offre un feeling et porte un concept qui se fait trop rare de nos jours. Les amateurs de courses futuristes à la F-Zero ou la Wipeout ne seront pas nécessairement rassasiés, mais RISE : Race The Future offre de bonnes sensations en matière de course et un fun immédiat que l'on peine à trouver sur Switch. D'autant plus que l'IA, très agressive, offre suffisamment de challenge dans des courses disputées où l'erreur est rarement pardonnée.

J'ai glissé chef

2019073115272000-8F032B977136C2961E63BE09CA037446.jpg
Plutôt joli, y compris en mode nomade sur Switch, le jeu bénéficie de vraies bonnes idées du côté de sa direction artistique. Si les véhicules paraissent parfois assez génériques, bien qu'ils soient marqués de l'empreinte de Anthony Jannarelly (le designer des véhicules du jeu, et de nombreuses supercars dans la réalité), les environnements eux nous font voyager dans de nombreux lieux entre plages, déserts et montagnes enneigées, mais souffrent de la même impression de redondance à cause de la multiplication des tracés au sein d'un même environnement. Pour autant l'ensemble est agréable visuellement et les textures plutôt correctes, mais on note malheureusement de nombreux ralentissements en mode nomade. La version "dock" reste toutefois très stable.
Le jeu doit aussi beaucoup à sa bande originale, une musique rock un peu old-school avec une batterie très présente et quelques riffs de guitare plutôt sympas. On est complètement dans l'esprit des jeux de courses arcade des années 1990 que revendiquent les développeurs, et s'il faut se contenter que d'une poignée de pistes musicales, elles fonctionnent toutes très bien. 

2019072911464900-8F032B977136C2961E63BE09CA037446.jpg
Un gros point noir cependant pour conclure ce test, puisqu'on beaucoup de mal à faire l'impasse sur un vrai manque : le multijoueur. Entièrement absent du jeu, il ne faut compter que sur l'IA pour nous offrir une opposition. Alors c'est assez facilement compréhensible tant le jeu appuie sur son mode "challenge" pour faire progresser le joueur, néanmoins on aurait aimé pouvoir se frotter à d'autres joueurs en ligne ou en local.

Conclusion

Difficile de rester insensible à l'état d'esprit et à la nostalgie que nous raconte RISE : Race The Future. En revendiquant cet héritage des SEGA Rally et compagnie, le jeu touche inévitablement les joueurs qui y ont passé de nombreuses heures. Il peine malheureusement à proposer un contenu vraiment intéressant et tourne vite en rond, mais la proposition des développeurs de VD-DEV est suffisamment solide pour nous tenir en haleine quelques heures, avant de peut-être relancer le jeu pour une course ou deux dans les transports. Les sensations sont bien là, quelques tracés sont intéressants à parcourir, mais les développeurs français devront probablement proposer un peu plus tant dans l'univers qu'ils ont imaginé, assez générique, que dans le contenu pour convaincre plus de monde.

Test réalisé par Hachim0n sur Nintendo Switch à partir d'une version fournie par le studio.

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.

Plateformes Nintendo Switch, Windows
Genres Course, indépendant, futuriste / science-fiction

Sortie 1 novembre 2018 (Windows)
22 juillet 2019 (Nintendo Switch)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.