La Corée du Sud promulgue sa loi anti power-leveling

La Corée du Sud vient de promulguer sa loi anti power-leveling : jouer pour le compte d'un client, l'accompagner in-game ou lui donner des conseils contre rémunération est passible d'amende et de deux ans de prison avec sursis. 

On se souvient que dès 2017, le législateur sud-coréen envisageait de pénaliser les pratiques de power-leveling – le fait de confier son compte de jeu à un autre joueur pour qu’il le fasse progresser plus vite. En décembre dernier, le projet de loi était voté par le parlement sud-coréen (on l’évoquait) et le texte vient maintenant d’être promulgué, le rendant applicable.

Drapeau sud-coréen

Plus concrètement, le texte interdit maintenant le fait de se faire rémunérer pour jouer pour le compte d’un client, en vue de faire progresser un compte de jeu ou d’atteindre un objectif spécifique dans le jeu. Même interdiction pour le « duo gaming » (jouer avec son client pour l’aider à progresser, même sans jouer directement son personnage) et pour le « coaching » visant à conseiller un client. Evidemment, pour qualifier la pratique d’activités répréhensibles, les juges seront amenés à apprécier les faits au cas par cas, notamment en fonction des conditions d’utilisation des jeux concernés (si elles interdisent ou non ce type de pratiques), mais aussi en fonction de la rémunération et de la fréquence de l’activité – il ne s’agit évidemment pas de pénaliser le fait de jouer entre amis même si les personnages ont plusieurs niveaux d’écart, ou par exemple de sanctionner les guildes qui préparent minutieusement les stratégies de leurs prochains raids. Plus largement, le texte exclut toutes les pratiques qui n’interfèrent pas avec une utilisation normale du jeu.
À noter aussi que la promotion du power-leveling et la publication pour ces pratiques tombent aussi sous le coup de la loi et sont donc passibles de poursuites.
Si appréhender précisément le pourtour de la loi suppose quelques nuances, le texte prévoit néanmoins des sanctions dissuasives : les contrevenants s’exposent à des peines d’amende de 20 millions de wons (de l’ordre de 15 000 euros) et deux ans de prison avec sursis.

Pour mémoire, en plus de garantir des environnements de jeu sereins en luttant contre la triche, le texte affiche aussi des visées économiques : il doit notamment éviter toute suspicion d’irrégularités dans le cadre de jeux compétitifs et ayant une scène e-sportive active. Par principe, la triche n’a pas sa place dans les tournois, ni à leur marge.

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