Vers un règlement amiable entre Andrzej Sapkowski et CD Projekt

En octobre dernier, le romancier Andrzej Sapkowski réclamait 60 millions de zlotys à CD Projekt au titre d'un rattrapage sur l'exploitation de la saga du Witcher. Un accord amiable serait en passe d'être trouvé.

On le sait, avant d’être la saga vidéo ludique qu’on connait, The Witcher est une série littéraire imaginée par le romancier polonais Andrzej Sapkowski. À la fin des années 90, l’auteur cédait les droits de son personnage principal, le Sorceleur Geralt de Riv, au studio CD Projekt qui l’utilisait pour réaliser son premier Witcher, reposant sur une histoire originale. À l’époque, le coût de la cession de droit était manifestement plutôt modeste – on évoque régulièrement un montant de 35 000 zlotys polonais (environ 8000€), notamment parce que le romancier ne croyait pas en la réussite commerciale du jeu et avait alors refusé un pourcentage sur les ventes à venir des jeux.

Andrzej Sapkowski

Entretemps, le jeu a rencontré le succès commercial qu'on connait et se sentant floué, en octobre dernier, Andrzej Sapkowski menaçait CD Projekt de poursuites, s’appuyant sur le code de la propriété intellectuelle polonais qui dispose que le montant d’un contrat de cession peut être réévalué s’il est manifestement en deçà de sa valeur réelle. Andrzej Sapkowski réclamait alors 60 millions de zlotys (14 millions d’euros), correspondant à 6% des bénéfices engrangés par la licence dont il est à l’origine.
CD Projekt contestait cette relecture de l’accord, soulignant qu’Andrzej Sapkowski avait obtenu ce qu’il avait réclamé à l’époque et qu’il avait lui-même refusé un pourcentage sur les ventes. D’autant que selon le studio, l’auteur a d’ores et déjà touché des droits supplémentaires en 2002 et 2016 dans le cadre d’autres contrats avec CD Projekt.

Aujourd’hui, si l’on en croit la presse polonaise, un règlement amiable serait sur le point d’être conclu entre l’auteur et le studio, et devrait être signé dans le mois. On ignore le détail de cet arrangement, mais selon une source anonyme proche du dossier rapportée par le journal polonais Puls Biznesu, Andrzej Sapkowski n’obtiendrait pas les 60 millions réclamés – mais bénéficierait néanmoins d'une compensation financière dont le montant n'est pas révélé.
Selon CD Projekt, il ne s’agirait pas d’un dédommagement (le studio persiste à considérer que le juste prix a été payé à l’époque et que « les accords déjà signés doivent être respectés »), mais d’une « forme de reconnaissance du travail d’Andrzej Sapkowski, pour son personnage, son talent et son potentiel, ayant aidé le studio à développer ses propres idées ». De quoi, toujours selon le studio, « continuer à entretenir de bonnes relations avec M. Sapkowski, parce que c’est dans l’intérêt de tout le monde ».

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