Pourquoi Richard Garriott doit-il lever un million de dollars auprès des joueurs ?

Malgré sa fortune personnelle, Richard Garriott en appelle à la générosité des joueurs pour financer son MMO-lite Shroud of the Avatar. C'est l'occasion, selon le développeur, de replacer le joueur au coeur du dispositif de conception.

Vue d'ensemble

La semaine dernière, Richard Garriott annonçait le coup d'envoi du développement de Shroud of the Avatar, son prochain « MMO-lite ». Le titre se veut un vrai jeu de rôle reposant sur les recettes traditionnelles du genre (immerger le joueur dans univers et une histoire), le tout dans un univers persistant et évolutif, mais en petit comité aux côtés de joueurs choisis.
Et pour financer ce nouveau projet, Richard Garriott en appelle à la générosité des joueurs, via une campagne de financements participatifs sur KickStarter. Une démarche de plus en plus courante dans le cadre de projets vidéo ludiques atypiques, mais qui surprend néanmoins quand on connait la fortune personnelle de Richard Garriott (qui n'hésitait pas à payer 30 millions de dollars en 2008 pour s'offrir un bref séjour dans l'espace et devenir le « sixième touriste spatial » de l'histoire).

Dans les colonnes de PC GamesN, Richard Garriott précise qu'il a déjà investi une part substantielle de sa fortune personnelle dans Portalarium, son studio de développement travaillant actuellement sur Shroud of the Avatar. Il souligne surtout qu'il faut voir dans ce choix d'un financement au travers de la plateforme Kickstarter, une volonté de s'émanciper des éditeurs traditionnels et de replacer le joueur à sa juste place.

« Au regard de mon expérience professionnelle, chaque fois que j'ai forgé des relations étroites avec un autre éditeur, les prochains jeux qui ont été produits n'ont pas été lancé convenablement. Vous voyez ce que je veux dire ? »
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Cité

On se rappelle effectivement par exemple de Tabula Rasa, très grassement financé par NCsoft (le MMO ayant fait l'objet de trois refontes successives) et qui a finalement fermé ses portes définitivement tout juste quelques mois après sa sortie - et d'aucuns pourraient gloser longuement sur les raisons de cette fermeture.

« Quand vous avez recours à un éditeur tiers, vous devenez l'esclave de votre éditeur alors que vous devriez être au service des joueurs. Nous voulons nous assurer que le maître d'oeuvre que nous devons écouter - et ce dès les toutes premières phases de développement, d'alpha et de bêta - est le joueur et non l'éditeur. »

Outre que selon Richard Garriott, KickStarter fait figure de « processus de présélection » (permettant d'évaluer rapidement l'intérêt que les joueurs portent ou non à un projet), il assure aussi qu'une campagne participative oblige à « utiliser l'argent à bon escient ». « En embarquant notre principale audience [les joueurs] très tôt dans le développement, on évite bien des problèmes ». Et assure aussi, à l'évidence, une promotion non négligeable aux projets en cours de financement (précisément l'un des rôles traditionnels de l'éditeur). Et manifestement, les joueurs répondent présents puisque près de 900 000 dollars (sur le million espéré) ont déjà été promis pour concrétiser Shroud of the Avatar.

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