C'est bien le problème, autant ton discours en haut avais un intérêt (la sauvegarde des 'petit' sports). Autant ici, on vois clairement que tu n'a strictement aucune idée de ce que tu parle. Le joueur coréen sera certe peu être jamais capable de courir pendant une heure, mais il sera capable de prendre plusieurs centaine de décision a la minute, ce qu'un marathonien sera incapable de faire. Ton exemple en plus d’être peu correcte, est donc parfaitement faux.
Les JO ont pour vocation de récompenser l'excellence sportive (hors, le sport, ce n'est pas lier forcement avec une activité physique), alors, l'eSport a pleinement sa place.
C'est assez malvenu de me dire que je ne sais pas de quoi je parle, parce que l'étude poussée des neuro-sciences et particulièrement de la neuro-motricité, sont justement au cœur de mon activité. Je vais tâcher de vulgariser mon explications sans rentrer dans des détails scientifiques difficilement appréhendables en quelques lignes.
La prise d'information et la prise de décision, c'est la base de n'importe quelle activité sportive, à différents degrés, mais c'est un ajustement moteur de tous les instants(feedback). Cela passe du geste le plus simpliste, au plus évolué en passant par les interactions avec les autres et des éléments extérieurs.
En ce qui concerne la prise d'informations et de décisions, un joueur e-sport ne traitera pas plus d'informations qu'un joueur de handball, il y a des limites au traitement de l'information au niveau cérébral. Les capacités neuro-motrices ne sont pas infinie(tant sur le volume d'informations traitées que sur la vitesse de traitements des informations), et un joueur de jeux vidéo n'a rien de plus à faire valoir qu'un escrimeur, qu'un pongiste, un handballeur/footballer ou même qu'un sprinter qui a bossé pendant 4 ans sa gestuelle motrice, sa posture, ses départs et ses temps de réaction.( bien courir ça ne consiste pas à mettre seulement à mettre un pieds devant l'autre contrairement à ce que beaucoup de gens pensent...)
Que ça soit en e-sport ou dans une activité sportive plus ou moins complexe, chacun travaille à répéter ce que l'on appelle des "routines" qui sont en fait des schémas optimisés de prise de décision. Ces schémas sont intégrés par le cerveau à force de répétition lors des nombreuses heures d'entraînements/jeux.
Encore une fois, puisque cela s'applique à tous les sports, l'e-sport ne possède pas de dimensions supérieures qui pourraient justifier une quelconque prouesse "mentale" qui est finalement partie intégrante ( à différents degrés) de n'importe quelle activité physique en compétition.
Une épreuve de Keirin en cyclisme sur piste, c'est à la fois un cerveau en mode surchauffe en ce qui concerne la dimension technico-tactique, le placement, l'adresse à 60/80km/h sur un vélo sans frein et le calcul des probabilités pour être bien placé en fonction de ses forces et faiblesses de ses adversaires en vu du sprint final, mais aussi un effort physique intense qui place le corps au maximum de ses capacités musculaires et cardio-vasculaires.
Un joueur e-sport ne va pas traiter plus d'informations (On peut modéliser le cerveau sur le modèle de l'ordinateur: c'est un processeur limité par sa capacité de traitement, essayer donc de contracter chacun des muscles de votre corps en même temps, vous verrez que c'est impossible, vous en oublierez toujours...essayez également de résoudre 2 équations en même temps...), mais en plus ce traitement d'informations, certes complexes (mais pas surhumain contrairement à ce que certains laissent entendre), il le fera sur sa chaise et n'aura pas à mettre en évidence de capacité de force mentale nécessaire au maintien d'un geste musculaire extrêmement exténuant et douloureux.
ça n'enlève aucun mérite aux meilleurs joueurs e-sport, ils sont tous talentueux dans leurs jeux respectifs, je respecte les niveaux de jeux de ces individus, que je regarde très souvent sur twitch pour apprendre et apprécier un beau niveau de jeu.
Mais je trouve ça particulièrement insultant d'oser la comparaison avec d'autres sports qui ont une vraie dimension physique, en plus de nécessiter des capacités neuro-motrices importantes.
La comparaison avec un athlète qui doit gérer sa fatigue mentale ET PHYSIQUE n'a pas lieu d'être, à la fois au moment de l'épreuve et surtout lors des cycles de préparations d'entraînements qui précèdent ces épreuves. Un cycle d'entraînement olympique c'est 4 ans ininterrompus: avec une hygiène de vie, des séances techniques, des séances de travail physiologiques, des séances de renforcements musculaire/préparation physique et surtout préserver son intégrité physique malgré les fortes contraintes demandées.
L'exigence demandée, à tous points de vue, est à mille lieux des exigences de l'e-sport.
Bref, ceci n'était finalement que pour répondre à ceux qui pensent qu'on peut mettre au même niveau e-sport et sport.
La vraie réponse de ce sujet sur les JO, je l'ai développé sur mon post initial, sur la fenêtre médiatique qu'ouvre les JO pour permettre la survie au niveau professionnel des "sports confidentiels".