Critiques d'Agahnon

  • 1 nov. 2017
    /!\ Cette critique a été rédigée il y a plus de 6 ans.
    Reprenant l'univers du MMORPG Eve Online -- que je vais citer à plusieurs reprises car il explique ma présence ici --, le jeu de tir spatial à la première personne EVE: Valkyrie a été longtemps l'ambassadeur de la réalité virtuelle chez CCP Games. Il a depuis pris ses distances avec l'ex-future révolution vidéo ludique à la faveur de la récente mise à jour Warzone, pour mieux voir le bout du tunnel. On peut ainsi mettre de côté le casque de réalité virtuelle -- que je n'ai jamais acheté -- et s'essayer à EVE: Valkyrie sur écran. Restant toutefois dans le compromis, EVE: Valkyrie - Warzone est conçu comme une expérience commune pour les joueurs sur PlayStation 4 et PC, équipés ou non d'un casque de réalité virtuelle.

    Au menu d'EVE: Valkyrie

    Après une cinématique introduisant une trame narrative qui ne servira plus, le joueur se retrouve plongé dans un menu calibré pour de la VR, quand il s'agissait de tourner la tête de droite à gauche et de haut en bas. Avant de se lancer dans le multijoueur, je m'oriente vers les options plus solitaires pour appréhender le maniement des différents vaisseaux. Quelques essais me poussent à faire rapidement une pause, le temps d'aller acheter une manette pour vibrer un peu et surtout gérer la frustration prodiguée par l'usage d'un clavier avec une souris.

    Je reprends donc mes propos et me lance dans du contenu scénarisé avec des remémorations, quand je me plonge dans la conscience mémorielle des pilotes disparus. Cette mise en bouche anecdotique par rapport au reste du jeu est pourtant ma première séquence marquante, quand je peux louvoyer parmi les vaisseaux au sein d'une flotte en plein combat, jusqu'à l'apparition d'un Titan qui balaiera la scène. Étrangement, il aura fallu jouer à EVE: Valkyrie pour vivre une séquence que l'on voit dans de nombreuses bandes-annonces d'EVE Online. Ces séquences introduisent certaines mécaniques de jeu, que l'on retrouvera plus tard. Parmi les autres modes en solitaire, je fais l'impasse sur l'exploration qui porte bien mal son nom, avec toutefois la possibilité d'accrocher à la survie pour jouer avec le score.

    Les choses sérieuses commencent véritablement avec le mode multijoueur, laissant le choix entre la coopération ou la destruction mutuelle. Le programme des parties est par contre aléatoire, le joueur se retrouvant donc baladé à travers les différentes cartes avec des modes de jeu spécifiques. On peut ainsi passer d'un deathmatch à des captures de reliques voire l'attaque coordonnée d'un immense porte-vaisseaux, sans pouvoir donc se focaliser sur son mode de prédilection. Le choix du joueur se cantonnera à celui du vaisseau, qui déterminera tout simplement le style de jeu.

    Un vaisseau, un gameplay

    Chaque vaisseau dispose de son propre armement et capacités spéciales, demandant de s'y essayer avant de l'adopter. Plusieurs catégories permettent de distinguer l'orientation voulue par les développeurs pour les combats, avec des vaisseaux complémentaires. On découvre ainsi les chasseurs lourds pour bombarder son prochain, disposant d'une bonne défense au prix d'une vélocité absente. Dans la catégorie assaut, on retrouve les vaisseaux légers qui joueront de leur vitesse pour aligner avec précision leur cible. Les vaisseaux furtifs abuseront de la furtivité pour créer des opportunités tandis que les soutiens se chargeront de remonter la survie des coéquipiers.

    Ce catalogue de vaisseaux est classique, avec la proposition d'EVE: Valkyrie de gagner en expérience sur chacun pour débloquer différents modules permettant de personnaliser un peu plus son style de jeu. Il s'agira ainsi de faire le choix par exemple entre la puissance de tir ou la fréquence de rechargement, ou bien entre vitesse et accélération, ainsi de suite sans créer un réel gouffre entre les anciens et nouveaux joueurs. Le joueur s'orientera ensuite vers son vaisseau de prédilection, quitte à changer en cours de partie selon les cartes en main. Les différences d'équipement au sein d'une même catégorie seront l'occasion d'affiner ses préférences en fonction de son style de jeu.

    Le but de la manoeuvre

    Contrairement à EVE Online, il ne s'agit pas de s'immerger dans un univers mais bien de se concentrer sur l'action. On enchaine les parties sur les différentes cartes d'EVE: Valkyrie, aux décors variés sans disposer de graphismes transcendants. L'expérience grimpe, on monte des niveaux sans vraiment avoir d'objectif si ce n'est progresser dans le classement et d'améliorer la maitrise de son vaisseau. On décrochera au passage des récompenses aléatoires -- argent, implants pour le pilote, cosmétiques --, à moins de suivre les défis quotidiens fixant des objectifs précis, tels que détruire son prochain à bord d'un vaisseau lourd un certain nombre de fois. Peu friand des récompenses d'ordre cosmétique, j'ai encore moins tendance à me focaliser dessus dans le cas d'un jeu à la première personne. Et concernant les différentes combinaisons possibles pour son avatar, ça serait un euphémisme d'y relever un intérêt.

    On vise donc sur EVE: Valkyrie - Warzone l'adrénaline des combats, quand le bip bip récurrent des missiles s'approchant à grande vitesse vous font monter en pression. Sur un registre relativement accessible, le but de la manoeuvre est bien d'exploser son prochain à la chaîne, un défouloir certes bien loin d'EVE Online mais pourtant complémentaire. Loin du clic, on manie son vaisseau d'une autre manière, au bout du stick. L'action est immédiate, sans préparation ni enjeu si ce n'est au final de gagner la partie. On peut soigner ses statistiques, du moins si l'on accroche à cette proposition de CCP Games. Le principal écueil du jeu reste le côté poussif des vaisseaux pour les habitués des FPS, donnant l'impression qu'il ne faut pas risquer le vomissement pour les joueurs sous réalité virtuelle.

    Conclusion

    Disponible depuis 2016, EVE: Valkyrie montre avec la mise à jour Warzone qu'il peut continuer d'évoluer -- voire de surprendre -- dans le bon sens. Cependant sans l'atout de la réalité virtuelle, le jeu n'est pas forcément à la hauteur d'autres jeux du genre. L'enjeu paradoxal pour CCP Games est pourtant de pouvoir toucher le plus grand nombre sans se limiter à la VR, afin de pérenniser un jeu dont l'intérêt repose avant tout sur le multijoueur. EVE: Valkyrie - Warzone est toutefois d'une certaine manière complémentaire à EVE Online, bien adapté pour une utilisation occasionnelle afin de se défouler sans risque de perdre son vaisseau. Une des solutions pour permettre à EVE: Valkyrie de se distinguer serait d'ailleurs un rapprochement -- hypothétique -- avec le MMORPG de CCP Games. Il ne s'agit donc pas d'une conclusion pour EVE: Valkyrie - Warzone, mais plutôt d'un nouveau chapitre pour un jeu en évolution.
  • 29 janv. 2014
    /!\ Cette critique a été rédigée il y a plus de 10 ans.
    2 personnes sur 2 ont trouvé cette critique utile.
    Avec The Banner Saga, c'est un beau voyage vidéo ludique qui se dessine, au sens propre comme au figuré. Stoic Studio nous embarque dans une épopée toute tracée, mais parsemée de choix posés par le joueur. Gérer sa caravane pour mieux appréhender les combats au fil du voyage, tel est la proposition de The Banner Saga.

    Combat

    Justement, ces combats sont au coeur de The Banner Saga - Factions, le mode multijoueur disponible en free-to-play depuis février 2013. Basés sur du tour par tour, il faudra de manière posée établir des choix cruciaux. Chaque unité possède ses propres caractéristiques, ainsi qu'une jauge de protection (bouclier) et de vie (liée à la puissance). Faire sauter la défense de son adversaire puis l'éliminer, ou prendre le temps de l'affaiblir avant de l'achever, tel est le dilemme de chaque combat, à jauger selon les risques.

    Classique sur le registre des combats, il faudra prendre soin de placer correctement ses unités selon les forces et faiblesses de chacun. Les unités disposent également de points spéciaux permettant d'accentuer ses dégâts, prolonger le déplacement ou utiliser une compétence spéciale. Il faudra donc veiller à les utiliser avec parcimonie.

    Le voyage

    Si l'on retrouvera ces combats dans la campagne de The Banner Sage, l'essentiel est ailleurs. Bercé par la musique, visuellement enchanteur avec ses dessins à l'ancienne en 2D, le joueur se lance dans un long voyage à travers un monde viking en proie à de nombreuses difficultés. A la tête d'une caravane, il s'agira au fil de l'histoire de faire des choix, notamment à travers les dialogues entre ses membres.

    Etre belliqueux, inflexible, diplomate vous ouvrira des portes ou des affrontements. Et au fil de votre voyage, vous verrez votre caravane s'agrandir ou dépérir. En tête du cortège se trouve vos héros que vous allez entrainer et spécialiser au fil des combats. Mais selon le fil des événements et des combats, vous pouvez en perdre définitivement ou temporairement. Il faudra préserver ses forces et ne pas tout miser sur un héros. Les jours passant, votre renommée grandira et vous serez amené à trouver de nouvelles recrues. Il faudra néanmoins veiller au moral des personnes vous suivant, toujours par vos décisions.

    Conclusion

    The Banner Saga peut être cruel. Des choix difficiles s'imposeront à vous et il faudra parfois faire l'impasse sur vos meilleurs combattants. Sur un rythme lent, la caravane de The Banner Saga vous entraîne dans un cadre enchanteur pour un beau voyage. Une condition toutefois, il faudra maîtriser l'anglais pour apprécier le jeu.
    2 personnes ont trouvé cette critique utile.
  • 23 sept. 2013
    /!\ Cette critique a été rédigée il y a plus de 10 ans.
    3 personnes sur 3 ont trouvé cette critique utile.
    Dans le registre du beat'em all, Foul Play mise sur le spectacle. L'originalité du titre de Mediatonic est de faire monter le joueur, seul ou en binôme, sur les planches d'un spectacle dont il est la vedette. Les monstres sont des figurants costumés, les décors se montent et se démontent avec le technicien à l'oeuvre tandis que les acclamations du public, mesurées avec un applaudimètre, font figure de barre de vie. L'histoire fantasque du Baron Dashforth va ainsi se poursuivre durant cinq scènes durant l'époque Victorienne.

    Visuellement en 2D, le jeu évolue avec un défilement horizontal avec la possibilité de se déplacer dans la profondeur. Résolument plat, on retiendra la patte graphique cartoon que l'on aimera ou non. Les petits détails vont néanmoins lui donner un certain cachet, comme la canne pour récupérer les monstres figurants une fois vaincus ou les éléments des décors qui nous attaquent, portés par des accessoiristes vêtus de noir.

    Le gameplay de Foul Play repose sur les enchainements de coups ou combos à réaliser pour retenir l'attention des spectateurs. La scène parfaite consiste à achever tous les ennemis avec un enchainement continu, sans encaisser de coup. Il faudra donc user de l'esquive et du blocage, bien aidé par l'indication visuelle au-dessus de l'ennemi préfigurant de l'attaque. Plus le combo est important, plus la salle sera chauffée et enthousiaste, entrainant crescendo des lancés de chapeau et des acclamations, pour contribuer à une ambiance sonore travaillée.

    Pourtant, c'est plutôt des tomates que l'on aimerait lancer. L'action est bien trop décomposée, empêchant de s'emballer comme on peut l'attendre d'un beat'em all. D'une lenteur effroyable, tant dans le maniement du personnage que l'enchainement de l'action, on a l'impression d'être piégé dans un spectacle qui n'en finira jamais. Sans impression de puissance ou de punch, ce qui est le comble d'un beat'em all, poursuivre l'aventure peut relever du calvaire, sentiment néanmoins atténué en coopératif avec un autre joueur. La facilité du titre est elle aussi déconcertante et cela demandera beaucoup d'efforts pour perdre une partie. On peut chercher un peu de difficulté du coté des défis à remplir, pour un jeu que l'on termine en environ trois heures, sans vraiment l'envie de recommencer.

    En guise de conclusion, il faut considérer Foul Play comme un spectacle unique. La mise en scène est correcte mais l'action n'est pas au rendez-vous, transformant la représentation en une longue et douloureuse aventure vidéoludique.
    3 personnes ont trouvé cette critique utile.
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