Quand les MMOG deviennent revendicatifs, acte 2

Nous abordions récemment les péripéties de Sara Andrews, joueuse de World of WarCraft, avertie par un GM pour avoir publié une annonce pour sa guilde "GLBT-friendly" dans le MMORPG de Blizzard.
L'affaire rebondit alors que "Lambda Legal", une association américaine pour la "défense des droits civils des gays, lesbiennes, bis et transsexuels", s'empare de l'affaire.

Il y a quelques jours, la joueuse Sara Andrews recevait un avertissement de la part d'un Game Master de World of Warcraft (WoW) après avoir fait la promotion de sa guilde ouvertement "GLBT-friendly" (pour "Gay, Lesbienne, Bi et Transsexuel") aux motifs qu'affirmer son orientation sexuelle dans le jeu l'exposait à un harcèlement homophobe.
Sara Andrews avait affirmé ne pas vouloir renouveler son abonnement à WoW, il s'avère aujourd'hui qu'elle s'associe à un courrier envoyé par l'association "Lambda Legal" à Blizzard Entertainment, le développeur de WoW (dont Slashdot se fait l'écho et reproduit par le site Kotaku).

Dans son courrier, l'association pour la défense des droits civils des "GLBT" Lambda Legal, salue la volonté de Blizzard de lutter contre les discriminations basées sur l'orientation sexuelle, mais n'adhère pas à la méthode.

Bien que Blizzard soit parfaitement fondé à exiger de ses joueurs qu'ils n'adoptent pas de "comportements injurieux" entre eux, Blizzard ne peut interdire toute mention à l'orientation sexuelle ou à l'identité sexuelle dans son jeu. Il n'y a rien d'insultant au fait de s'identifier comme étant homosexuel, tout comme une annonce portant sur une guilde LGBT n'est pas constitutif de harcèlement. Si d'autres joueurs se sentent insultés par la présence de joueurs homosexuels, Blizzard devrait sanctionner les harceleurs et non bâillonner leurs victimes potentielles.

Dans une démarche très procédurière sans doute propre aux associations américaines, Brian Chase pour Lambda Legal, poursuit par un développement juridique, étayé de diverses jurisprudences émanant de juridictions californiennes.
Ainsi, depuis l'arrêt "Butler v. Adoption Media", les mondes virtuels sont considérés comme des espaces publics. Or, toute discrimination à l'encontre des homosexuels est prohibée dans les lieux publics depuis 1951. De même, interdire aux homosexuels de discuter de leur orientation ou identité sexuelle peut constituer une discrimination (depuis l'arrêt Erdmann v. Tranquility Inc. rendu en 2001, dans lequel un employé avait été condamné pour avoir exigé de ses salariés qu'ils cachent leur homosexualité sur leur lieu de travail).

Afin d'éviter d'autres incidents similaires dans le futur, nous demandons que vous informiez l'ensemble des animateurs de Blizzard qu'ils n'ont pas à sanctionner les joueurs faisant état de leur orientation ou identité sexuelle de façon non insultante. Nous demandons également que Blizzard confirme que les guildes "LGBT-friendly" soient autorisées à s'exprimer sur leur existence de la même façon que n'importe quelle autre guilde. Bien sûr, Lambda Legal serait plus qu'heureux d'offrir tout conseil pouvant aider Blizzard à clarifier les paragraphes des "conditions d'utilisation" du jeu traitant de la non discrimination ou orienter Blizzard dans sa volonté de lutter contre le harcèlement. Nous attendons une réponse avant trente jours à compter de l'envoi de cette lettre, avant d'envisager d'autres actions.

A notre connaissance, aucune réponse de Blizzard n'a encore été diffusée.

Source : http://www.kotaku.com/gaming/breaking/wow-blizzard-gets-gay-rights-warning-153075.php

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