Test d'Imperator : Rome - Le jeu qui divise

Mon compte rendu toute en nuances du nouveau titre de Paradox : Imperator : Rome.

Imperator Rome logo

Pfff... je pense que ce test aura été le plus compliqué depuis que j’écris des tests de jeux vidéo pour JoL. J’ai dû le réécrire plusieurs fois, à cause des changements et des patchs rapides qui ont suivi une sortie considérée par beaucoup comme trop précipitée.

On connaît Paradox et ses sorties en général très buguées. On connaît aussi Paradox pour son suivi exemplaire de ses licences qui font rapidement oublier les déboires de leurs sorties initiales, mais le public devient chaque année plus critique et moins enclin à la clémence ; Paradox devrait savoir qu’il n’aura pas toujours son passe-droit de sorties calamiteuses. Or, malheureusement, les cas précédents de Stellaris, entre autres, n’auront pas suffit, car Imperator: Rome est vraiment sorti non abouti. Encore plus pour le public francophone, qui s’est vu attribuer une traduction calamiteuse techniquement (des lignes de codes apparaissant dans le texte), alors que le traducteur officiel avait tout bien réalisé (et mis à disposition sa traduction le jour de la sortie via les Mods).

C’est là que personnellement, j’ai du mal à comprendre. Imperator: Rome a un journal de développement mis à jour chaque semaine, depuis quoi… facilement deux ans. Les fans pouvaient suivre ces actualités et donner leur avis ; ceux-ci étaient pris en compte par les devs, comme on pouvait le constater. Ce jeu était peut-être le plus attendu, car le plus suivi dans son développement par ses fans et au final, le jeu qui est sorti à la date officielle ressemblait plus a un accès anticipé précoce qu’à un jeu définitivement sorti. Comment a-t-il été possible de sortir un jeu aussi mal accueilli par une communauté qui a participé à sa conception?

Bref, mon article initial était peu flatteur, MAIS il était nuancé par, comme je l’ai dit en haut, le potentiel du titre sur le long terme. Entre temps, des patchs sont survenus, corrigeant quelques erreurs, les bugs les plus apparents. En outre, de nouvelles corrections sont promises pour le patch 1.1, prévu pour le mois de juin.

Du coup, je ne sais pas trop comment m’y prendre pour parler du jeu… mais je vais m’y efforcer.

Contexte historique

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Imperator: Rome nous plonge plus ou moins en 300 avant notre ère, environ une vingtaine d’années après la chute d’Alexandre le Grand. La disparition de l’hégémonie macédonienne sur le monde connu laisse donc une grande place à une autre puissance en devenir pour s’installer comme étant dominante dans cette nouvelle ère. Évidemment, Rome est un outsider intéressant à ce moment-là, mais il y a de nombreuses puissances qui peuvent prétendre à ce titre. Carthage, l’Égypte et de nombreux autres peuvent y arriver. C’est là qu’on voit évidemment le savoir-faire de Paradox. Il y a un énorme choix de nations jouables dans le jeu : du fin fond de ce qui est aujourd’hui l’Écosse aux portes de l’Inde et de la Chine, toutes les provinces sont jouables (enfin, presque). Votre choix et votre environnement détermineront sûrement le gameplay du titre. Allez-vous prendre une puissance nation avec de nombreux revenus qui peuvent entretenir une armée suffisante pour conquérir ses multiples voisins ? Prendre une nation bien enclavée dans un relief qui ne connaît que peu de concurrents directs ?

Démerde-toi

Après ce choix, on est envoyé dans un tutoriel très… sommaire pour quelqu’un ne connaissant absolument pas les jeux de grande stratégie de Paradox. De plus, il ne couvre absolument pas tous les aspects de gameplay du titre, donc beaucoup de choses devront être apprises par déduction et par farfouillement. De plus, à la base, la traduction était abominable (au point que j’ai commencé à jouer en anglais, car c’était vraiment injouable avant d’installer les mods du traducteur), ce qui n’aidait en rien la compréhension générale. L’interface, quant à elle… est assez classique si on est habitué à des jeux comme Europa Universalis ou Crusader Kings. Pour un néophyte par contre, elle est très peu intuitive. Cependant, je me classe dans la première catégorie donc je n’ai pas ressenti ce problème, mais les retours sont vraiment assez virulents sur le sujet.

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Nous avons donc différents menus (religion, diplomatie, etc.) qui nous permettent de gérer nos terres. Plusieurs types de ressources sont à notre disposition, sous les termes des « points de puissance », un peu l’équivalent des arbres technologiques:

  • La puissance civique : permet l’élaboration de nouvelles technologies dans les 4 catégories.
  • La puissance militaire : débloque des « traditions militaires », donnant des bonus.
  • La puissance religieuse : permet de choisir toutes les X années une bénédiction offrant des bonus à votre nation ET de faire des sacrifices augmentant votre stabilité de 1 (j’y reviendrai).
  • La puissance oratoire : permet, notamment, de déclarer des casus belli à l’encontre de vos voisins pour les conquérir sans pénalité et sans perte de stabilité.

Que maudit soit la guerre

Alors, avant toute chose, il faut être clair sur un point : « Imperator: Rome » est un jeu de guerre. La diplomatie, et tout ce qui dans un autre jeu de grande stratégie pourrait être utilisé, sont ici relégués au second plan. Alliances, guerres, trahisons, jeu de pouvoir : c’est de ça qu’est fait ce nouveau titre. Dés le début, avant même de mettre le jeu en marche, regardez votre situation géographique, analysez vos voisins, établissez un plan de conquêtes et lancez immédiatement des demandes d’alliances et de soutien militaire avec ceux qui peuvent, selon vous, être utiles. En effet, si vous ne le faites pas, vous vous retrouverez immédiatement isolé et en grosse infériorité militaire, même envers votre plus faible voisin, car il aura contracté du soutien auprès d’autres nations qui ne se priveront pas de vous remettre à votre place si vous êtes trop belliqueux.

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Ça fait du jeu peut-être le jeu le plus dynamique (pour peu qu’un jeu de ce genre puisse être nerveux) des licences de Paradox. Ça bouge de tous les côtés, tout le monde est en guerre contre tout le monde. Des nations, puissantes, peuvent se faire rayer de la carte en quelques années seulement si elle deviennent trop ambitieuses. À un moment, je suis passé de puissance locale à régionale et en un coup, tous mes alliés ont prit peur et se sont retournés contre moi. Ma partie de 4/5h s’est faite défoncer en 30 minutes, car je ne pouvais absolument plus rien faire à cause de la stabilité négative et des révoltes, combinées à la puissance des mes anciens alliés et de mes ennemis.

Le point essentiel du gameplay : la stabilité

Ça fait plusieurs fois que je parle de stabilité. C’est le centre de toute votre attention dans le jeu. Si vous êtes trop belliqueux, que vous vous agrandissez trop vite, votre stabilité baissera (entre -3 et +3). Tachez d’être TOUJOURS en positif et de préférence à +3. Cela vous apportera un bon paquet de bonus généraux, mais aussi une certaine assurance de ne pas vous retrouver détruit de l’intérieur avec des révolutions et des familles qui prennent leur indépendance ou reste a vos ordres, mais n’en font qu’a leur tête dans les déplacements et dans leurs actions.

Pour faire la guerre, vous avez évidemment besoin de troupes. Il y a une dizaine de catégories différentes (en comptant les bateaux), ce qui est très peu, surtout que si d’une nation à l’autre, les noms changent, dans les faits… c’est du pareil au même. Guerriers, archers, lanciers, cavaliers, etc. Chacun ayant évidemment des avantages et des désavantages à l’encontre des autres. À vous de les utiliser au mieux, dans la formation adéquate, pour vaincre vos ennemis (le déroulement des combats étant automatique).

Au niveau de la gestion de votre Empire, je trouve que les possibilités sont trop limitées : il y a par exemple seulement quatre choix de construction… Cela accentue le fait que le jeu est vraiment orienté 100% guerre, tant il n’y a pas grand-chose à découvrir d’autre.

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Mon avis personnel

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Au final, je me rends compte à la relecture que je ne suis pas beaucoup plus enthousiaste que sur les papiers précédents. J’attendrai avec impatience le patch 1.1 et je ferais sûrement une mise à jour de mon avis suite à celui-ci. Pour le moment, Imperator: Rome ne me donne pas envie de relancer des parties comme peut le faire un Crusader Kings, qui reste mon préféré. J’en suis à 25/30 heures de jeu, avec quatre parties à mon actif, et je reste en stand-by du patch à venir.

Néanmoins, je le préfère à Europa Universalis ou à Hearth of Iron, dans lesquels je n’arrive vraiment pas à me plonger. Malgré tous les défauts et le retour peu flatteur que j’en fais, le jeu parvient à m’amuser et le fait qu’il soit si nerveux par ses guerres et ses changements d’alliance incessants fait que le temps passe assez vite quand on y joue. Bref, pour le moment, mon ordre serait celui-ci: Stellaris, CK2, IR, EU et HoI. :p

Stellaris a beaucoup influencé mon choix de mettre IR en troisième place, car j’ai vu l’évolution de Stellaris et ce qu’il est aujourd’hui. J’espère la même histoire pour Imperator.

Si vous voulez voir en visu ce que ça donne, voici un de mes Let's Play, où je joue Sparte (encore en cours)

 

Jeu testé par Seiei avec une version PC fournie par l'éditeur.

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Plateformes Linux, Windows
Genres Stratégie, historique

Sortie 25 avril 2019

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