L'Epic Games Store prêt à renoncer aux exclusivités, si Steam baisse ses marges

Epic lançait récemment sa propre boutique de ventes en ligne de jeux pour rebattre les cartes sur un marché dominé (et contrôlé) par Steam. Dès lors, si Steam acceptait de rogner ses marges, Epic serait prêt à renoncer à sa politique (controversée) d'exclusivités.

Voici quelques mois, le studio Epic Games lançait l’Epic Games Store, sa boutique de ventes en ligne de jeux et affichait ouvertement son ambition de concurrencer Steam : Epic prétend en effet lutter contre le monopole naturel de la plateforme de Valve, et selon le studio, au profit des développeurs de jeux – Steam s'octroie une commission de 20% à 30%, jugée trop élevée par Epic qui se contente de 12%. Et pour « mettre un pied » sur ce marché dominé par Steam depuis quinze ans, Epic adopte une politique commerciale plutôt agressive : la plateforme distribue des jeux gratuitement aux joueurs toutes les deux semaines et conclut des accords d’exclusivités avec les développeurs, garantissant donc un catalogue de jeux exclusifs, disponibles au moins temporairement sur sa plateforme et celles des éditeurs, mais pas sur Steam.
Cette approche commerciale n’est néanmoins pas au goût de certains joueurs attachés à leurs habitudes sur Steam et choisir sa plateforme de ventes devient aujourd'hui presque un choix militant (voire un brin dogmatique). Les débats entre les joueurs sont parfois houleux sur les réseaux sociaux et Tim Sweeney, le fondateur et CEO d’Epic, y prend part.

Epic Games Store

Ainsi, selon Tim Sweeney sur Twitter, la commission de 30% que s’octroie Steam (une plateforme dominante devenue incontournable ou presque) est aujourd'hui « le problème numéro 1 des développeurs, des éditeurs et de tous ceux qui vivent de cette industrie » et le patron d’Epic se dit donc « déterminé à corriger cet état de fait ». En substance, on comprend que c’est là la principale motivation ayant justifié le lancement de l’Epic Games Store.
Un joueur l’interroge alors : si Valve abaissait sa marge (de l’ordre de 12% de commission comme Epic, au lieu de 30%), Epic renoncerait-il alors à sa politique d’exclusivités ? Tim Sweeney répond par l’affirmative : si Steam s’engage à laisser 88% de revenu à l’ensemble des développeurs et éditeurs, sans contrainte significative, Epic pourrait promptement renoncer à sa politique d’exclusivités (tout en respectant ses engagements déjà passés auprès de ses partenaires), et pourrait même considérer le fait de distribuer ses propres jeux sur Steam. Selon Tim Sweeney, un tel renversement serait un « glorieux moment dans l’histoire du jeu PC et aurait un impact significatif sur les autres plateformes pour les générations qui viennent » et de poursuivre : « les stores pourraient redevenir un lieu sympa où faire des achats, plutôt qu'une agence de recouvrement de taxes pour développeurs de jeux ».
À ce stade, on ignore si Gabe Newell (le patron de Valve) sera réceptif aux arguments de Tim Sweeney, mais manifestement, la guerre commerciale qui oppose l’EGS à Steam peut aussi parfois prendre des allures de guerre de communication.

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