Test d'Outward - Quand l'exploration est une question de survie

Invitation au voyage, Outward propose de se lancer -- seul ou à deux -- dans un monde hostile où l'on joue sa survie. Signé par le studio Nine Dots, ce RPG d'aventure en monde ouvert mise sur l'exploration.

Outward

Dans la peau d'un simple voyageur, il s'agit de se laisser porter par le vent de l'aventure. Il n'est toutefois pas question de cerf-volant, juste le fait de croiser un habitant qui nous oriente en quelques mots vers une chose à faire, un colis à porter, une personne à rencontrer ou un lieu à explorer pour y dénicher le précieux de quelqu'un. On est à première vue sur du classique en terme de RPG, à quelques exceptions près. Point d'aventure héroïque sur Outward, c'est une suite de petites escapades dans le quotidien d'un voyageur en monde hostile.

La principale subtilité est que la position du joueur n'est pas indiquée sur la carte, faisant oublier les points d'exclamations apparaissant sur la tête des gens ou le GPS intégré aux personnages, ce qui semble finalement assez logique quand on évolue dans un monde médiéval et fantastique. L'immersion est donc le maître-mot d'Outward, une expérience qui se veut relativement réaliste quitte à piquer un peu par rapport à certaines habitudes.

La sauvegarde automatique va dans ce sens, car on ne peut pas remonter dans le temps pour effacer une erreur ou une mauvaise rencontre. Si le monde d'Outward est loin d'être vivant - voire désertique --, chaque monstre ou bandit peut être compliqué à gérer ou du moins une source potentielle d'accident. Même la crevette pistolet -- pas de commentaire sur la localisation -- confirme qu'il est parfois bon de faire quelques virages. Le gameplay basé sur le ciblage est relativement simpliste/caduque/d'un autre temps/latent -- rayez la mention inutile -- et sans concession, car il suffit de quelques coups pour trépasser. Le joueur trouve son style en fonction de son arme - épée, dague, arc, lance, etc. -- de prédilection, avec la possibilité de lancer quelques sorts pour compléter l'ensemble. Il faut toutefois au préalable lancer un sort d'invocation et disposer dans l'inventaire des ressources nécessaires. Du côté des compétences, il faut rassembler l'argent demandé par les différents entraîneurs pour les apprendre, point d'histoire d'expérience dans ce RPG.

Outward

La préparation d'une exploration est essentielle dans Outward et il n'est pas question de se rendre dans les montagnes en slip. Il faut donc disposer de son stock de tartines et de son kit de survie pour envisager d'en revenir vivant. Palier chaque entaille possible, avoir l'antidote pour ne pas laisser sa vie s'écouler ou pouvoir faire bouillir l'eau afin d'en assurer la potabilité, tels sont une partie des dispositions à prendre pour une aventure bien menée. Et quand au bout du rouleau il est temps de s'endormir pour reprendre ses forces, il faut s'assurer d'avoir suffisamment de provisions pour passer la nuit car le réveil peut parfois être difficile. De même, il faut bien prendre en compte qu'on ne compte qu'un sac sur le dos et qu'il faut donc gérer le poids de son équipement et des trouvailles sur le chemin.

L'idée est bien de se fixer dans un village et d'explorer à chaque fois les environs et ses différentes quêtes avant de passer à la suite, en partant toujours au lever du jour pour se retrouver en dernier recours à coucher dehors. Si le temps peut sembler bien long en solitaire, la possibilité de jouer à deux -- en local ou en ligne -- ouvre comme d'habitude bien d'autres possibilités, en évitant toutefois de prendre comme compagnon d'aventure une personne capable de prendre par mégarde le poison qu'elle avait elle-même fabriquée. Outward s'en retrouve particulièrement simplifié, d'autant que l'on peut ressusciter le boulet en question et qu'on lui évite de vivre un des scénarios qui arrivent en cas de mort solitaire. On peut ainsi se retrouver dépouillé au réveil ou légèrement à l'agonie au fond d'un camp de bandits qui ont toutefois eu l'idée lumineuse de me laisser avec une partie de mon équipement.

C'est peut-être le principal reproche que j'adresserais à Outward, ne pas être allé au bout de ses idées. Ainsi, on pourrait imaginer le concept de la survie poussé à l'extrême, avec une mort signant une véritable fin afin d'exploiter jusqu'au bout la sauvegarde automatique ou qu'opérer les mauvais choix empêcherait de conclure les quêtes principales. De même, la carte indique l'emplacement des personnages principaux alors que l'on n'a pas d'indication de localisation de son propre personnage. À l'image des graphismes, qui, certes, font le minimum syndical, mais sans titiller la rétine, Outward ne pousse pas assez loin ses performances.

Conclusion

Outward

En écho à mes premières impressions, la question est donc de savoir si je recommande oui ou non cette destination. Il faut juste être au clair sur ses attentes, car Outward propose un voyage en dehors des sentiers battus au point de se demander régulièrement où l'on est, un brin pittoresque, mais sans artifices. Sans être extraordinaire, cette excursion avec ses nombreux dangers a le mérite d'être dépaysante. Seul ou à deux, on fouille de fond en comble un monde plein de mystères, avec potentiellement une durée de vie non négligeable si l'on se prend au jeu des différents choix qui s'offrent au voyageur, sans retour possible en raison de la sauvegarde automatique.

Test réalisé par Agahnon à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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