Test de The Princess Guide - 4 princesses et 1 ratage

The Princess Guide nous propose de prendre le rôle de sensei de quatre princesses aux caractères bien trempés afin de les amener à accomplir leurs buts respectifs. Pour cela, nous les conseillerons, les guiderons et parfois même irons au charbon pour affronter tout un tas de défis dans un jeu d'action agrémenté de quelques éléments de RPG pour un mélange... indigeste.

Titre

 

Les princesses foldingos

Le jeu commence par un tutoriel expéditif qui présente les possibilités du personnage qu'on contrôle et de sa petite armée : coups de base, coups spéciaux, attaque de nos soldats, activation des éléments du décor. Tout ça est trop rapide et ne permet aucune réelle prise en main ; on se retrouve pendant les premières heures de jeu à tâtonner et à cliquer un peu n'importe où, voire même carrément à oublier certaines possibilités, si bien que j'ai relancé plusieurs fois ce tuto (cela peut se faire à tout moment, heureusement) pour essayer de faire un peu moins n'importe quoi.

Ensuite, on définit l'apparence du guide en choisissant entre plusieurs styles de rouquin, mais également sa mentalité et sa personnalité, qui ne m'ont pas semblé avoir le moindre effet sur le jeu.

Puis, on choisit la première des princesses que l'on souhaite guider entre :
- Liliartie : une fan de steaks de dragon qui passe son temps à manger.
- Alpana : mi-femme mi-dragon qui veut sauver le monde via sa foi.
- Monomaria : la princesse courageuse, mais ruinée.
- Veronica : pleine d'ambition et qui a tendance à vite transformer quiconque l'énerve en grenouille.

Ces personnalités se développent à travers des dialogues pendant lesquels on peut parfois encourager ou gronder la princesse selon ce qu'elle dit ; j'avoue n'avoir absolument pas vu si ces actions influençaient l'histoire ou pas.

Ces échanges sont parfois amusants, mais les personnages qui s'expriment semblant atteints de crise d'épilepsie, ces phases sont agaçantes et fatigantes visuellement d'autant qu'elles durent assez longtemps : le jeu est très bavard pour au final ne pas raconter grand chose.

Dans un premier temps, on joue les princesses chacune leur tour pour compléter leur premier chapitre d'histoire, puis on a accès aux quatre en même temps peu de temps avant de repasser sur une unique princesse.

Le texte est en anglais et les dialogues sont doublés en japonais (avec des doubleuses qui hurlent et surjouent leur texte) donc les purs francophones ne comprendront rien.

 

L'action de bas étage

Néanmoins, ça n'a pas vraiment d'importance, car quoi qui soit dit, le jeu se résume à un enchaînement de combats dans des arènes plus ou moins grandes, certaines se terminant en quelques secondes, d'autres prenant plusieurs minutes.

Afin de déterminer où se fait la phase de combat, on passe tout d'abord par une carte composée de lieux reliés par des chemins. On démarre en déposant une escouade avec notre leader (princesse, guide ou mercenaire) et ses soldats au point de départ puis on indique où on souhaite se diriger et le déplacement se fait automatiquement. Il peut heureusement être accéléré, car la vitesse de base est très lente, pour permettre de corriger sa direction je suppose. On récupère alors un objet dans un coffre, on croise un ennemi (représenté par un pion mobile ou immobile), ce qui lance un combat dans une toute petite arène, ou on déclenche une quête qui consiste à croiser plusieurs ennemis et/ou à terminer une arène plus ou moins longue.

Cela vous semble répétitif à la lecture ? Et bien, c'est également très répétitif au niveau du gameplay : on enchaîne des missions dans des environnements pas vraiment variés et quand on a fini, on va au point de mission suivant.

Ce serait moins un problème si l'action n'était pas atrocement répétitive. On tape des hordes de monstres plus ou moins résistants, aux patterns peu variés et simplistes en essayant de prendre le moins de coups possibles dans ce qui s'avère être le plus souvent une bouillie visuelle entre votre personnage, ses soldats, les tirs et les ennemis.
Qu'on joue une des quatre princesses ou le guide, le gameplay ne change quasiment pas. On peut arguer par exemple que Veronica se joue à distance alors que Alpana va au corps à corps, mais l'action se situe dans des lieux tellement exigus qu'on se retrouve toujours très proche des ennemis et qu'au final tout ça ne change pas grand chose.

Globalement, le gameplay m'a donné des impressions de petit jeu flash mignon, mais pas amusant, ce qui est triste pour un jeu vendu 40€.

Au moins, l'action à l'écran reste fluide et on peut noter en point positif les musiques, qui sont assez entraînantes.

On peut activer des éléments du décor pour qu'ils gênent les ennemis et c'est souvent primordial tant certains adversaires sont des sacs à point de vie.

On peut aussi incarner le guide, qui se joue de la même façon sauf qu'il n'a pas la possibilité d'être grondé ou encouragé, empêchant par exemple de recevoir un soin sur la durée.

D'ailleurs, le jeu cherche à inciter à changer de personnage, car on dispose d'un certain nombre de points d'action avant de devoir se reposer pendant 5 heures ingame, mais cela ne sert à rien vu qu'on peut accélérer ce temps pour le faire passer en 10 secondes. Donc le seul moment où on fait se reposer une princesse, c'est pour pouvoir augmenter ses statistiques, car ça n'est pas possible si elle est déployé ; c'est du coup un mécanisme lourd plus enquiquinant d'autre chose.


Le RPG plus light qu'un Coca zéro


On peut distinguer trois axes, d'inspiration RPG, pour améliorer nos personnages.

Tout d'abord, les princesses ont des statistiques qui augmentent en leur donnant des artefacts qui s'obtiennent en réalisant certaines actions. Ces statistiques permettent de débloquer des capacités ou encore de changer les soldats qui accompagnent la princesse. Cependant, dans les faits, cela est tellement peu instinctif et dirigiste qu'on ne sait pas trop comment ces améliorations se traduisent et surtout elles ne changent pas grand chose au gameplay.

Ensuite, niveau équipement, on ne peut modifier que l'arme qui a une statistique d'attaque et de défense. C'est sur ce point qu'on voit les plus gros effets quand on fait un changement. Avec une arme qui a 0 de défense, on se fait tuer en deux coups. De la même façon, ne pas avoir une arme qui fait beaucoup de dégâts rend les combats bien trop long. Heureusement, pas de mal de tête : on récupère très vite des armes avec les deux statistiques élevées, ce qui fait qu'on met vite 98% des objets récupérés à la poubelle, si bien qu'ouvrir les coffres n'offre quasi aucune satisfaction. On se retrouve avec des dizaines de "arme trucbidule +X" et "arme trucmachin +Y" qui sont juste pénibles à trier.

Les armes sont censées changer les coups spéciaux de nos personnages, mais vu qu'on a très vite une arme qu'on utilise pendant tout le jeu (ou alors j'ai eu beaucoup de chance), je n'ai pas pu voir de variété à ce niveau, d'autant plus que je n'ai quasiment jamais utilisé ces coups spéciaux, car la plupart font peu de dégâts et limitent la mobilité.

Le dernier axe d'amélioration concerne les soldats qui nous accompagnent. Ils sont plus ou moins résistants, font assez peu de dégâts, mais peuvent disposer d'une attaque qui paralyse l'ennemi, ce qui rend la plupart des combats triviaux. Là encore, il y a pas mal de choix entre des unités visuellement différentes, mais peu semblent viables d'après les statistiques affichées. Ces soldats montent en niveau quand on les utilise, mais je n'ai vu aucune différence flagrante entre mes soldats au niveau 1 et les mêmes au niveau 50.

Du coup, malgré toutes ces améliorations possibles, on ne voit pas la différence entre le début de jeu et la fin, la résistance des ennemis étant plus liée à leur type qu'à un hypothétique niveau qui serait caché.

Chaque princesse a un petit défi pour gagner des bonus. Cela se présente sous la forme d'un mini jeu en style pixel art avec un affichage borne d'arcade dans lequel il faut attraper de la viande au vol ou ramasser des pièces. J'ai trouvé ça très peu amusant et pas très jouable, mais heureusement les divers niveaux de difficulté se terminent en quelques essais.

Le jeu qui ne sait pas où il va et nous non plus

The Princess Guide, derrière un visuel attirant avec son style japonais mignon, se révèle être un jeu qui mélange tellement de choses mal fichues qu'on se demande à qui ça pourrait bien plaîre.

Après 8 heures de jeu, on fait toujours la même chose qu'aux premières minutes, jamais on est surpris et pour avancer, on enchaîne les combats qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Il y a bien un boss de temps en temps qui change un petit peu, mais le gameplay est tellement rigide qu'on adopte toujours une technique de frapper/reculer ou on utilise les éléments du décor posés pile où il faut pour gagner.

8 heures de jeu, c'est aussi le temps nécessaire pour terminer l'histoire d'une princesse, car après la réunion des quatre qui se situe après environ 5 heures de jeu, même si l'on peut contrôler n'importe laquelle, une seule peut continuer à évoluer et en moins de deux heures, on se retrouve à nouveau à ne contrôler qu'une princesse jusqu'à la fin du jeu quelques missions plus loin.

Du coup, la réunion des princesses, qui aurait dû être un moment bien amené et marquant dans le jeu, se fait au détour d'un dialogue et n'apporte rien au jeu vu qu'on continue à jouer celle qu'on a choisit en principal.

Le système gronder/encourager, qui peut être activé 3 fois par arène, est un autre point d'agacement, car l'effet associé est aléatoire : la princesse réagit positivement ou négativement, ce qui fait qu'on se retrouve avec une amélioration de la vitesse alors qu'on manque de vie.

Une fois le jeu terminé avec une princesse, on a un petit dialogue et une image fixe avant un game over et pour finir avec une autre princesse, il faut recommencer (ou reprendre une sauvegarde juste après la séparation des princesses). Dans le premier cas, on peut démarrer à partir de la sauvegarde de fin, ce qui nous laisse des artefacts, mais toutes les princesses ont leurs statistiques remises à 1 et il faut les jouer pour pouvoir leur réattribuer des augmentations.

Pour être honnête je suis peut-être passé à côté de certaines subtilités vu que j'ai terminé le jeu en utilisant le coup de base 95% du temps et une seule attaque d'un type de soldats, mais vu le peu de difficulté du titre, pourquoi s'embêter ? En outre, on est tellement peu guidé et dans le flou que rien n'incite à creuser... à quand "The Princess Guide Guide" ?

Testé sur Switch par Aragnis avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4
Genres Action-RPG, fantasy, médiéval

Sortie 29 mars 2019 (France) (Nintendo Switch)
29 mars 2019 (France) (PlayStation 4)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.