Test de Ape Out - King Klong

Vous n'aviez pas craqué pour Hotline Miami à cause de sa direction artistique minimaliste ou bien de son extrême violence ? Dans ce cas, vous risquez de ne pas craquer pour Ape Out, qui a pas mal de points en commun avec ce précédent succès de chez Devolver Digital. Pour tous les autres et les curieux, suivez-moi dans ce test où l'animal se rebelle.

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Ape art

Dans Ape Out, on incarne un gorille afin de l'aider à s'échapper de sa captivité. En vue du dessus, le niveau ne se dévoile à nos yeux que lorsqu'on emprunte les couloirs ou que les portes s'ouvrent.

La direction artistique est très originale avec ses aplats sur des formes très géométriques et ses personnages sans texture. Sur une capture d'écran, ça ne rend pas bien, mais une fois animé, tout cela prend vie de très jolie façon.

Pour se déplacer, le stick gauche suffit, le grand singe fonçant dans la direction indiquée ; le droit ne sert que rarement, pour tourner à 360° sans bouger.

Agile et rapide, on fonce à travers le décor en ne sachant jamais ce qui nous attend plus loin étant donné que le niveau est généré procéduralement à chaque départ et change une fois que l'on meurt. Si certains points sont fixes, comme par exemple la sortie ou encore un long tunnel qui est toujours placé à tel ou tel endroit, tout ce qui les sépare est aléatoire. Et il est très rare que cela accouche d'un niveau trop difficile.

Après chaque échec, la caméra dézomme pour nous montrer notre parcours et parfois nous faire rager d'avoir échoué si près de la sortie, cette dernière étant l'unique point de sauvegarde de notre progression : soit on termine le niveau, soit on devra le recommencer à notre prochaine session de jeu. Néanmoins, ce n'est jamais frustrant, car les plus longs à terminer demandent tout au plus 3 minutes.

Aussi, après chaque mort on retente, mais on n'est jamais sûr d'aller plus loin, d'autant que les ennemis et leurs positions sont également générés aléatoirement.


Koko version Schwarzenegger

Ces ennemis sont ce qui fait la difficulté du jeu, car ils sont variés et très agressifs : une fraction de seconde après vous avoir vu, ils attaquent, leurs armes allant du petit pistolet à faible dispersion, mais précis, à la dynamite qui vous tue d'un coup alors qu'en tant normal notre gorille ne meurt qu'au troisième tir reçu, perdant un peu plus de sang après chaque tir et laissant une trace que les ennemis peuvent suivre.

Heureusement, on est loin d'être sans défense, car on dispose d'énormes bras qui sont des armes de destruction massive.

La gâchette droite permet d'une simple pression de projeter un adversaire, ce qui a pour effet de l'exploser s'il est envoyé contre un mur ou un autre ennemi (sauf dans le cas d'ennemi massif, qui n'éclate pas en touchant un ennemi plus fluet), en résulte une flaque de sang et des morceaux de corps pouvant faire office de projectile de fortune pour assommer un garde au loin. On peut également dans certains niveaux balancer les humains par les fenêtres ou dans des flammes pour un peu plus de variété. Néanmoins, attention à certains adversaires explosifs qui vous emporteront avec eux si jamais leur point d'impact est trop proche de vous.

La gâchette gauche permet de saisir les morceaux de corps pour les lancer, les portes en acier pour les tordre et les arracher afin de passer et/ou de s'en servir de protection, mais surtout, elle permet de tenir les ennemis et de s'en servir comme d'un bouclier qui prendra un ou plusieurs tirs à notre place. Encore mieux, peu de temps après avoir été saisi, l'ennemi fait usage de son arme une fois dans la direction vers laquelle vous le tournez, permettant ainsi d'abattre un ou plusieurs autres adversaires, qui n'ont visiblement aucune considération les uns pour les autres.

Malgré le déferlement de violence dont notre gorille est capable, il est tout à faire possible de finir certains niveaux sans tuer qui que ce soit.


Tout dans l'ambiance... pour pas longtemps

Il n'y a pas qu'au niveau des graphismes qu'Ape Out joue la carte de l'originalité.

Dès son menu de départ, le jeu nous met dans une ambiance très jazzy : les chapitres sont appelés "albums" avec face A et face B, chacun correspondant à 3 ou 4 niveaux. Chaque album offre une ambiance très différente. Le titre distille tout au long de son gameplay simple des petites surprises, qui changent le rythme de la partie ou la façon d'aborder un niveau.

En outre, Ape Out fait très fort au niveau de sa bande son. Elle est pourtant quasi minimaliste par défaut : vous n'entendez aucun son, puis au gré de l'action, un peu de percussions au style différent selon l'album. C'est le joueur qui crée lui même sa musique : chaque interaction avec les ennemis est ponctuée d'un coup de cymbales et vu comme ça peut grouiller à l'écran, ce qu'on l'on voit et fait se marie parfaitement avec ce qui sort des enceintes ou du casque. Un régal.

Le seul problème de Ape Out est qu'il est court... très court.

J'ai terminé le mode normal en moins de 3 heures, les niveaux les plus ardus ayant demandé tout au plus une vingtaine d'essais, beaucoup étant passés au premier.
Il y a un mode difficile qui génère des niveaux plus longs avec une plus grande densité d'ennemis, mais il n'y a alors plus de surprise ni de découverte.
Enfin, il y a un mode arcade basé sur le score et un temps maximal pour terminer, mais, là aussi, vu qu'on rejoue les niveaux des albums, il n'y a plus de découverte.

Du coup, Ape Out c'est un peu comme un bonbon, qui révèle plein de surprises au fur et à mesure qu'on le mange, mais qui fond beaucoup trop vite. À 14,99€, il est légitime de se demander si l'expérience unique de ce jeu vaut son prix.

Testé par Aragnis sur une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, Windows
Genres Action, contemporain

Sortie 28 février 2019 (France) (Nintendo Switch)
28 février 2019 (France) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.