Steam fait évoluer son système de répartition de revenus

Jusqu'à présent, Steam s'octroyait 30% de commissions sur toutes les ventes réalisées sur la plateformes. Le chiffre passera à 25%, voire 20%, pour les jeux les mieux vendus, afin d'attirer davantage de titres AAA.

Depuis sa création il y a un peu plus de 15 ans, Steam s’est imposé comme l’un des acteurs incontournables de la vente en ligne de jeux vidéo – la plateforme compte plus de 150 millions d’utilisateurs inscrits, pour un chiffre d’affaires estimé à plus de 4,3 milliards de dollars l’année dernière (dixit les évaluations de SteamSpy, à défaut d’avoir accès aux comptes du studio Valve).
Un chiffre d’affaires colossal généré grâce à un modèle économique simple : en contrepartie de ses services, ses infrastructures et de la visibilité octroyée par la plateforme, Steam prélève une commission de 30% sur l’intégralité des ventes réalisées par son biais.

Logo de Steam

Petite révolution dans le secteur, Valve fait évoluer ce modèle de répartition (70% pour le développeur, 30% pour Steam). Rétroactivement depuis le 1er octobre, les jeux générant un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de dollars sur Steam bénéficieront d’une répartition plus généreuse pour les développeurs : pour un chiffre d’affaires de 10 à 50 millions, ils profiteront de 75% des fruits de la vente de leur jeu (25% de commission pour Steam) ; et au-delà de 50 millions de dollars de ventes, la répartition octroiera 80% pour le développeur, 20% pour Steam.
Officiellement, Steam y voit l’occasion de « récompenser les développeurs de grands jeux pour les effets positifs qu’ils apportent au réseau » et de « mieux aligner leurs intérêts avec ceux de Steam et de la communauté ».
Mais ce changement de modèle n’est peut-être pas motivé que par la générosité. Quand un jeu rencontre un succès commercial imposant (qui se chiffre en dizaine de millions de dollars) et gagne en notoriété, on comprend que le développeur soit enclin à s’affranchir des solutions proposées par Steam pour distribuer son jeu par des biais moins onéreux. De même, le modèle de Steam fait des émules et nombre de poids lourds de l’industrie du jeu proposent aujourd’hui leur propre plateforme de distribution (que ce soit Electronic Arts, Activision Blizzard, Ubisoft ou encore Bethesda, entre autres), et se montrent réticents à distribuer leur catalogue aussi sur Steam – et certains s’y refusent même catégoriquement comme Blizzard Entertainment ou Epic Games. À l’heure où de plus en plus de solutions concurrentes émergent, notamment en Asie, on imagine que cette nouvelle répartition des revenus générés par les jeux AAA pourrait contribuer à rebattre les cartes.

Et dans la foulée, Valve annonce aussi faire évoluer sa politique de confidentialité en faveur de davantage de transparence. Jusqu’à présent, les développeurs étaient tenus à une stricte confidentialité quant aux ventes réalisées sur la plateforme – il fallait se contenter de chiffres généraux ou d’évaluations. Dorénavant, ils pourront communiquer leurs chiffres plus librement. De quoi mieux appréhender les tendances du marché.

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