Test de Chimparty - Recherche manette désespérément

Pour enrichir sa gamme PlayLink, Sony s'est entouré de quelques partenaires fidèles. Outre Wish Studios (Qui es-tu ?, Knowledge is Power, Knowledge is Power : Generations) et Supermassive Games (Hidden Agenda), Sony a mis à contribution NapNok Games. Déjà auteur de Frantics, sorti en mars, le studio revient cette fois avec Chimparty. Avec succès ?

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Chimparty est un party game alternant avancée sur un plateau et mini-jeux, à la manière d'un Mario Party. Aussi, je vous propose que nous commencions par évoquer ce qui est considéré comme le coeur du jeu : le mode plateau.

Dans ce dernier, les joueurs avancent dans le but d'atteindre le bout du plateau, synonyme de victoire. Pour y parvenir, ils s'affrontent sur des mini-jeux, dont le résultat détermine le nombre de cases dont chaque joueur avance. Si on perd ici la richesse d'un Mario Party, qui permet de se balader assez librement et donne donc une richesse stratégique au plateau, la formule marche assez bien. Enfin, presque.

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En effet, l'aléatoire joue un rôle déterminant et bien trop important, pour de nombreuses raisons. Tout d'abord, si vous tombez sur une case occupée par un autre joueur, vous continuez à avancer. De plus, de nombreuses cases spéciales existent et elles peuvent avoir un rôle important : +2, -5, etc. Pour donner un point de comparaison, un mini-jeu peut faire gagner jusqu'à quatre étoiles. Combinés, ces deux facteurs peuvent jouer un rôle bien plus décisif que la réussite de mini-jeux, ce d'autant plus que les facteurs aléatoires s'enchaînent parfois : un joueur peut tomber sur un bonus (disons +3, pour l'exemple) qui le fait tomber sur une case déjà occupée par quelqu'un d'autre. Il avance donc d'une case supplémentaire, tombant sur un nouveau bonus (+4 par exemple)... et le voilà arrivé bien plus loin que ce qu'il aurait pu atteindre en remportant un mini-jeu.

Ultime facteur aléatoire : le mini-jeu n'est pas déterminé par le jeu façon Mario Party, mais dépend de la case sur laquelle s'arrête le joueur actif. Or, ce dernier est fixe : il s'agit toujours du joueur le moins bien placé sur le plateau. Celui-ci a l'opportunité de lancer un dé, ce qui lui permet d'avancer... et de combler, de manière assez injuste, le retard qu'il avait accumulé.

Pour que la victoire soit liée au simple talent, il faut vraiment être bien supérieur à ses adversaires : il faut remporter les mini-jeux les uns après les autres. Sinon, l'aléatoire prédomine, ajoutant de la frustration pour les perdants et enlevant toute satisfaction pour le gagnant. Il est compréhensible d'ajouter un peu d'aléatoire et de donner un avantage au dernier, mais en l'occurrence ces deux éléments sont beaucoup trop présents.

C'est vraiment dommage parce que le mode de jeu principal de Frantics fonctionnait parfaitement. Celui-ci, en revanche, sera rapidement évité par les joueurs. Heureusement, il en existe plusieurs autres : un mode défi un joueur et deux modes d'affrontement via des mini-jeux, sélectionnés manuellement ou aléatoirement.

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Mini-jeux : le jeu

Évoquons donc les mini-jeux proposés par le titre. Ils sont au nombre de 18, un nombre tout à fait raisonnable. De plus, chaque mini-jeu peut se dérouler dans cinq environnements différents, chacun ayant des particularités affectant le gameplay : portails de téléportation, trous noirs, etc. Jouer le même mini-jeu dans deux lieux différents constitue deux expériences assez différentes, parvenant à offrir une aventure variée aux joueurs. C'est une excellente chose.

De plus, on apprécie particulièrement le système de partage des points. En effet, il ne se limite pas à un classement : chaque joueur peut obtenir une, deux ou trois étoiles selon son score. Puis, le vainqueur du mini-jeu gagne une étoile supplémentaire. Cela apporte un bon équilibre entre performance individuelle et avantage au meilleur.

En revanche, on constate rapidement que les mini-jeux exploitent un nombre de boucles de gameplay assez limité. Prenons un exemple concret. Vous jouez en équipe de deux et devez appuyer sur un bouton pour monter, tandis que votre partenaire doit appuyer pour descendre. Le mini-jeu demande de la coordination afin d'être au bon endroit au bon moment. Cela fonctionne assez bien, mais ce concept donne naissance à trois mini-jeux distincts : l'un demandant de marquer des buts à l'équipe adverse (façon Pong), l'autre d'attraper des bananes et le dernier de détruire des vases.

Si on se limitait à compter le nombre de boucles de gameplay, on recenserait beaucoup, beaucoup moins de mini-jeux différents. Certes, modifier l'objectif et l'environnement suffit à donner une expérience différente aux joueurs. Toutefois, après un petit moment, l'impression de faire tout le temps la même chose arrive. Cela est renforcé par le fait que si certains mini-jeux sont intéressants, leur exploitation des smartphones est minimaliste.

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Concrètement, les mini-jeux ont pour principe de ne nécessiter qu'un seul bouton. Dans les mini-jeux évoqués plus tôt, ce bouton permet de monter ou de descendre. Dans d'autres, il sert par exemple à sauter. Néanmoins, tout ceci aurait pu être fait avec une manette. Les avantages d'un smartphone (écran distinct, tactile, etc.) ne sont presque jamais utilisés. Oh, on peut certes gagner des éléments cosmétiques permettant de personnaliser son singe, mais cela relève du gadget.

Frantics proposait plusieurs mini-jeux légitimant l'utilisation d'un smartphone. Chimparty est en revanche beaucoup plus basique. À dire vrai, on regrette que les développeurs n'aient pas au moins laissé le choix aux joueurs (ce que fait La Planète des Singes : la dernière frontière, aussi membre du programme PlayLink), car en l'état, on a du mal à voir ce qui légitime l'impossibilité de jouer à la manette.

Sur ce, je retourne sur Frantics

Il est difficile de croire que les mêmes développeurs ont créé Chimparty et Frantics, tant les deux jeux s'opposent. Le mode principal de Frantics était parfaitement équilibré, tandis que celui de Chimparty est injuste et profondément aléatoire. Les mini-jeux de Frantics étaient moins nombreux, mais ils proposaient davantage de gameplay différents et utilisaient les possibilités apportées par l'utilisation d'un smartphone. Chimparty, en revanche, multiplie les mini-jeux et les environnements pour donner l'impression qu'il a beaucoup à offrir, mais il recycle les mécaniques de gameplay pour cela et serait bien meilleur s'il était jouable à la manette. C'est vraiment dommage.

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Test réalisé par Alandring à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4
Genres Ambiance, fantasy

Sortie 14 novembre 2018

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.