Test de FIFA 2018

Partageons les impressions d'un noob sur la nouvelle mouture de LA licence de foot après pas loin de 200 matches, que ce soit en ligne ou dans le mode Aventure.

Qu’on soit un pro ou un simple amateur, il faut avouer que FIFA a réellement fait d’énormes progrès ces dix dernières années pour rendre sa pratique très chronophage, mais surtout aussi immersive que possible. Chacun trouvera dans cette dernière mouture une difficulté qui lui conviendra, mais qui pourra lui permettre de découvrir le jeu en long en large et en travers avant de chercher à réellement progresser. Pour vous donner un éclairage plus important sur la valeur de ce test, le profil du testeur est celui d’un joueur occasionnel de niveau moyen, qui touche un peu à tous les différents modes sans pour autant vouloir devenir un pro de FUT.

♪ Ils ont des ballons ronds... ♫

De prime abord, si l’on compare cette mouture à son prédécesseur, on note d’emblée que le jeu est moins nerveux, mais pas moins efficace pour autant. Les joueurs se projettent moins vers l’avant et cherchent à construire le jeu en le posant un peu plus, avant que l’IA ne lance un de vos joueurs de manière très intelligente dans un appel en profondeur que vous conclurez d’un bon Y/Triangle. Le jeu est beaucoup moins aérien, les passes se font plus au sol en petit périmètre que dans la précédente version où les passes lobées étaient bien plus efficaces. Dans ce FIFA 2018, tu joues à une touche, tu dribbles, les joueurs de l’IA se rapprochent de toi pour t’aider à trouver des solutions, tu redoubles et tu décales plutôt que de balancer sur tes flèches à l’avant : on est vraiment plus dans du vrai et beau football. Les déplacements et surtout le placement des joueurs sont extrêmement réalistes de manière générale et ce sur l’ensemble du terrain.

Après, il ne faut pas se leurrer, la recette n’a pas changé du tout au tout et vos défenseurs auront toujours les plus grandes peines du monde à aller chopper un attaquant bien lancé, à moins d’aller faire une faute qui pourrait leur valoir une expulsion. C’est d’ailleurs un peu problématique quand on voit les statistiques de vitesse pure de certains défenseurs qui n’arrivent pas à rattraper des attaquants foncièrement plus lents. La défense est clairement le point sur lequel ce FIFA 18 veut vous faire travailler, car si le milieu et l’attaque vous inviteront à travailler votre jeu de passe, votre dernier rempart vous fera travailler votre placement et si vous vous ratez, il y a de fortes chances que la punition soit directe et imparable. Ce savoir-faire ne s’invente pas et n’est pas lié aux statistiques pures de vos personnages, mais bien à votre connaissance du jeu : un simple débutant aura toutes les peines du monde à intercepter les balles décisives, quand un joueur expérimenté se régalera, lui, d’être récompensé pour sa fidélité au titre et les heures qu’il a passées à apprendre à y jouer correctement.

Petite nouveauté gadget très appréciable que nous avons eu l’occasion de découvrir dès le match d’ouverture entre le Real et l’Atlético : l'introduction des remplacements préprogrammés ou automatiques. Toni Kroos s’étant blessé, au cours de l’arrêt de jeu suivant, j’ai eu la possibilité de faire un changement poste pour poste en littéralement deux pressions de bouton. C’est une excellente innovation, qui permet au joueur de rester dans son match sans avoir à naviguer dans des menus parfois complexes ou obscurs.

Ce FIFA 18 risque donc de se montrer délicat à prendre en main pour les joueurs débutants ou les plus dilettantes, s'ils ne font pas le choix d'une difficulté adaptée, car ces deux changements d’approche modifient considérablement le tempo des rencontres et causeront d’inévitables surprises avec des actions de buts imparables pour l’adversaire à la moindre erreur. Cela durera un temps, mais au final, les habitudes reviendront au galop : les bonnes vieilles arnaques de FIFA 2017, comme les frappes enroulées ou les missiles de volée d'un milieu à l’entrée de la surface de réparation marchent toujours du feu de dieu.

Jouer à FIFA 2018 vous donne vraiment l’impression de jouer au foot et ce jusque dans les décors. Alors oui, le public semble toujours aussi idiot et passif que dans Fifa 96, mais on note toujours du mieux à ce niveau, notamment avec certaines célébrations de but qui permettent aux joueurs d’aller se percher sur les panneaux publicitaires. On appréciera aussi le fait que même dans FIFA, les fans se jettent vers le terrain en cas de buts. A priori, il n'y a bien qu'à Amiens que ce n'est pas devenu une habitude. Mais honnêtement, l’ambiance sonore de certains stades est juste rendue à merveille : si vous n’avez pas eu la chance de voir un match en Amérique du Sud, n’hésitez pas à aller y faire un tour dans ce FIFA si vous voulez voir à quoi cela ressemble. C’est saisissant, comme faire un carton avec Liverpool à domicile. Avec un bon casque ou un bon système de son, c’est chair de poule garantie pour tout le monde !

Alex Hunter, l'OM du match

L’Aventure, introduite dans la version 2017, fait son grand retour et vous permet de rejouer votre Alex Hunter en important votre sauvegarde ou d’en reprendre un par défaut (qui était considérablement inférieur à celui de notre sauvegarde). Vous repartez où vous vous en étiez arrêté, dans la peau d’un jeune espoir du foot anglais, joueur d’un club de gros calibre de Premier League. Dès les premières minutes, vous verrez apparaître de très nombreuses pop-ups qui indiqueront que les événements que vous voyez à l’écran sont basés sur vos choix de l’an passé, la preuve qu’ils ne rigolaient pas quand les développeurs disaient que vos choix auraient des conséquences… Nous n’avions peut-être pas pensé à nous projeter sur le long terme.

Ce nouvel épisode est une franche réussite. Nous avons pris un énorme plaisir à retrouver Alex et à lui faire continuer son bout de chemin. L’Aventure est plus structurée : elle est divisée en chapitres qui vous proposeront un peu plus de 50 matches en tout (même si vous pouvez en sauter une partie et que le sixième chapitre est inutilement long). Nouveauté importante, vous pouvez jouer à l’aventure en coopération et confier une manette à un de vos amis pour vous aider à emmener Alex Hunter vers les sommets qui lui sont promis. Sans trop spoiler, on peut dire que l’histoire, pourtant présentée partiellement dès juin, n’est pas sans rappeler la saga estivale autour de Kylian M’bappé et tourne autour du marché des transferts : vous vous retrouvez pris dans un imbroglio autour d'un transfert dans une grosse écurie européenne, ce qui vous pousse l'encadrement de votre club à prendre des décisions plutôt radicales…

Mais ce n'est pas tout au rayon des nouveautés. En effet, Alex ne sera pas le seul personnage que vous pourrez jouer sur un terrain : par exemple, vous vous retrouverez à un moment à jouer son ancienne némésis  devenu meilleur pote, Danny Williams, à Manchester, mais ce n'est pas le seul autre personnage du scénario que vous pourrez prendre en main ; en dire plus serait un gros spoiler. Autre nouveauté : la possibilité pour Alex de choisir un partenaire privilégié dans son club, pour développer avec lui une connexion qui tirera l'équipe vers le haut. Dans le cadre de notre test, nous avons ainsi pu rapatrier Griezmann dans un club de France pour former un duo d'attaquants de choc. Votre relation évoluera au fil des objectifs définis par vos entraîneurs et vous finirez par vous trouver les yeux fermés sur le terrain.

Le jeu de foot dont vous êtes le héros

On notera que les conséquences de vos choix sont cette année plus directement visibles, mêmes pour les plus simples au fil de vos interactions avec les autres personnages. En effet, cette saison, vous pouvez personnaliser l’apparence d’Alex et certaines de ces modifications ne peuvent être obtenues qu’en débloquant les niveaux maximum d’arrogance et de modestie ou en atteignant certains paliers de valeur ou d’abonnés sur les réseaux sociaux qui dépendent non seulement de vos résultats, mais aussi de votre alignement. De même, certains choix ou certaines situations (comme un manquement à remplir un objectif) peuvent vous amener à découvrir des pans supplémentaires de l’histoire : le mode s’est clairement étoffé pour proposer une expérience plus personnalisée à chacun des joueurs, même si la progression du personnage via les entraînements, les mini-jeux ou la simple montée en niveau reste très sommaire et très semblable à ce que l’on faisait la saison dernière.

En parallèle de ce mode aventure, vous avez toujours le traditionnel mode Carrière, mais force est de constater que le gros de l’innovation a été concentré sur l’Aventure dans cet opus. Pas de grosse nouveauté sur ce front, mais on note malgré tout un ajout notable qui rapproche l’expérience encore un peu plus de ce qu’est devenu le football à l’heure actuelle : vous aurez la possibilité de vivre de l’intérieur les négociations autour de vos joueurs dans le cadre du renouvellement de leur contrat ou de leur transfert dans un autre club, mais aussi des récompenses ou des événements particuliers, grâce à des cinématiques dans lesquelles votre avatar, son agent et un représentant du club mettront en scène les palabres autour de votre avenir. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose puisque les choix sont toujours limités, mais ces saynètes sont un peu plus sympathiques que la traditionnelle fenêtre de choix.

Il est FUT dans sa tête

Autre mode devenu habituel et particulièrement profitable pour EA, FIFA Ultimate Team ou FUT est lui aussi de retour dans cet opus, pour mieux vous ponctionner vos euros dans l’espoir de looter ce Ronaldo dont vous rêvez tant et vous forcer à acheter vos manettes en gros à force de les faire passer par la fenêtre. Le principe de base reste le même, créer une équipe à l’alchimie idéale, en tenant simplement compte des qualités intrinsèques de chaque joueur, de leur nationalité ou de leur championnat d’origine. Vous obtenez des joueurs en ouvrant des packs que vous pouvez acheter contre monnaie sonnante et trébuchante ou en jouant et en performant correctement sur quelques matches. À partir de là, votre chance déterminera si vous récupérez Stendardo ou Ronaldo. Le système d’enchères pour récupérer la carte de vos rêves est toujours présent, comme les mises à jour régulières avec les versions IF en fonction des résultats de la semaine.

Un changement de taille s'opère dans cette version 2018 qui voit la fin de l'exclusivité Xbox des cartes Légende (pour des gloires passées mortes ou depuis longtemps à la retraite) et qui débarquent donc sur tous les supports sous le nom d'Icône. Particularité de ces nouvelles cartes, elles existent pour une même star en plusieurs versions, avec différentes caractéristiques ou même des positionnements différents en fonction de leur âge ou de leur club. Par exemple, Thierry Henry a trois cartes : une à 87 pour sa période Ailier gauche à l'ASM en 1997, une carte Buteur à 93 de général pour l'ensemble de son oeuvre à Arsenal en 2002 et une autre carte Ailier Gauche à 90 de général pour 2009. À noter que seules les deux versions les plus faibles peuvent être obtenues dans les packs, la version supérieure ne pourra, elle, être obtenue que grâce à des défis d'équipe.

Des défis quotidiens (propres à vous) et hebdomadaires (communs à tous les joueurs) viennent rajouter un niveau de difficulté aux matchs classiques : on pourra pointer du doigt ici la difficulté de certains qui reposent bien trop sur l’aléatoire. L’un de ceux rencontrés dans le cadre de notre test était une excellente illustration : quiconque a joué à FUT vous dira qu’il est impossible de garantir une série de victoires et que chaque match présente un risque de défaite, peu importe la force théorique de votre équipe. Mais quand en plus un défi vous demande d’enchaîner X victoires avec un écart de Y buts minimum, cela tient de l’impossible, a fortiori quand on sait que le jeu met en place des bonus et malus cachés pour niveler les équipes…

Ajout très intéressant à FUT cette année, la possibilité d’affronter hors ligne les équipes d’autres joueurs dans le mode Clash d’équipes. C’est assez sympathique parce que cela peut parfois représenter un challenge intéressant, même contre l’IA… En effet, vous avez la possibilité de participer à un classement hebdomadaire en affrontant des rotations de 4 équipes tous les jours pour engranger des points. Les récompenses sont relativement intéressantes, car vous pouvez relativement facilement récupérer des packs jumbo or ou joueurs or en finissant dans le milieu du rang or, des packs qui vous seront forcément utiles pour votre expérience en ligne, dans laquelle vous retrouverez le mode Draft ou FUT Champions qui meubleront le reste de vos journées une fois vos matchs de Clashs faits !

Crache ton poteau de corner, Myrhdin

Au moment de conclure ce test, il est important de rappeler à quel point la perception que l’on a d'un FIFA varie d’un joueur à l’autre, tant vis-à-vis de sa connaissance de la licence et de l’univers que par son niveau de jeu. Nous sommes conscients que notre analyse porte plus sur les nouveautés du titre que sur les nouveautés en terme de technique de jeu, mais nous avons essayé de proposer une vision globale qui parlera un peu à tous.

Cette mouture 2018 ne réinvente pas la roue, mais on peut penser que personne n’attendait une révolution, à un niveau ou un autre. Si on compare purement et simplement les deux dernières versions, l’accent mis sur la construction du jeu et l’énorme avantage donné aux joueurs qui savent défendre plutôt que d’uniquement taper des tout-droits vient compenser certains des défauts de Fifa 2017 où parfois il suffisait de lancer une balle aérienne pour tout exploser. Là, on a vraiment le sentiment que la moindre erreur se paye cash, surtout en défense où un mauvais placement, un mauvais dégagement ou une interception ratée finira systématiquement, dès le niveau professionnel, en but pour l’adversaire, même contrôlé par l’IA.

Si on doit être honnête, l’Aventure nous a une nouvelle fois transportée, nous poussant à enchaîner les matchs jusque tard dans la nuit pour découvrir le futur de Alex Hunter. Le scénario est plus solide, les possibilités de bifurcation dans l’histoire plus grandes, les choix offerts aux joueurs plus conséquents. On avait plaisir à retrouver notre héros, bien plus il faut l’avouer qu’à retrouver notre avatar de Carrière, et ce que l’on pressentait l’an passé se confirme : après FUT, il est indubitable que le mode Aventure deviendra, s’il continue dans cette voie, un excellent argument de vente pour la licence.

Test réalisé par Myrdhin à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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