Valve renonce à Steam Greenlight au profit de Steam Direct

Steam Greenlight permet aux joueurs eux-mêmes de contribuer à l'intégration sur Steam des jeux qu'ils plébiscitent. Le système n'est néanmoins pas exempt de défauts et Valve entend donc y mettre un terme au profit de mécanismes plus directs.

C'est incontestable, en quelques années, Steam s'est imposé comme l'un des poids lourds de la distribution en ligne de jeux, au point que la plateforme devienne aujourd'hui une vitrine (quasi) incontournable pour tout producteur de jeux PC ou presque (seuls les colosses du secteur ayant déjà leur propre plateforme de distribution, comme Blizzard ou Electronic Arts, peuvent se permettre de se passer de Steam).
Et la tendance ne devrait pas s'inverser puisque Steam revendique une hausse du nombre de jeux proposés sur sa plateforme, du nombre d'achats par les joueurs, du temps de jeu moyen sur les jeux achetés, ainsi qu'une hausse au fil des années du nombre de titres ayant engrangé au moins 200 000 dollars en moins de 90 jours.

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Au cours des dernières années, Valve affirme s'être essentiellement focalisé sur l'expérience des joueurs, que ce soit au travers d'algorithmes leur recommandant des jeux susceptibles de leur plaire ou via sa politique simplifiée de remboursement. Mais l'accès à la plateforme est aussi évidemment un enjeu de taille pour les développeurs et c'est à cette composante que s'intéresse Valve aujourd'hui : initialement, les équipes de Valve filtraient manuellement les ajouts de jeux sur la plateforme, mais depuis 2012, un vote communautaire des joueurs pouvait également valider l'intégration d'un nouveau titre sur Steam. C'était l'objet de Steam Greenlight : lorsqu'un jeu parait suffisamment prometteur sur le papier et attirait ainsi suffisamment de suffrages, il intégrait les rayonnages de Steam.
Si la méthode se révélait manifestement efficace (le nombre de jeux proposés a explosé et selon Valve, une centaine de titres a déjà rapporté plus d'un million de dollars à leur auteur grâce à ce procédé très ouvert), il soulève aussi quelques problématiques : les développeurs sont dépendants du bon vouloir des joueurs (une campagne Greenlight peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois à se conclure, ce qui complique une campagne de lancement) et on se souvient aussi par exemple de ces jeux totalement fantaisistes ou reposant sur du contenu pillé ici ou là, néanmoins validés par les joueurs.

En conséquence, d'ici le printemps prochain, Valve entend mettre un terme à Steam Greenlight au profit d'un mécanisme baptisé Steam Direct. Dorénavant, les développeurs pourront proposer leurs jeux « directement » sur la plateforme, sous réserve de remplir des formulaires administratifs pour identifier clairement les personnes morales à l'origine du projet et de s'acquitter d'un droit d'entrée (fixé entre 100 dollars, le coût d'une campagne Greenlight, et 5000 dollars -- le montant définitif doit encore être arrêté en concertation avec les développeurs).
Evidemment, le montant de ces droits d'entrée déterminera sans doute la vitesse de progression du nombre de nouveaux jeux proposés sur Steam : il n'est pas dans l'intérêt de Valve que les barrières à l'entrée de sa plateforme soient trop élevées, mais les joueurs espèrent aussi que ce nouveau système contribuera à limiter le nombre de « mauvais jeux » (les projets fantaisistes, à peine jouables). Rendez-vous au cours du printemps prochain pour juger sur pièce des conséquences de la mesure.

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