Pas de poursuites pénales contre les dirigeants de feu 38 Studios

Quatre ans après la faillite rocambolesque de 38 Studios, le procureur de l'État de Rhode Island met un terme aux poursuites pénales contre les dirigeants du studio : on constate certes des erreurs de gestion, mais pas de démarches frauduleuses.

Almain

On se souvient de la rocambolesque affaire de 38 Studios : le groupe était fondé en 2006 par Curt Schilling, ancien joueur de baseball chez les Red Sox de Boston, passionné de MMO et voulant concevoir son jeu idéal. Le studio initiait alors le développement du MMO Copernicus, d'abord grâce aux fonds propres de Curt Schilling et ensuite avec le soutien de l'Etat de Rhode Island. Contre un prêt de 75 millions de dollars de fonds publics, le studio transférait ses locaux à Rhodes Island et s'engageait à recruter de la main d'oeuvre locale.
On connait le résultat : rapidement, 38 Studios s'est avéré incapable de rembourser les échéances du prêt, le studio a fait faillite, les 200 salariés ont été remerciés et le développement de Copernicus n'a jamais été achevé.

Depuis maintenant quatre ans, l'affaire est entre les mains de la justice de Rhode Island, après des poursuites civiles visant notamment à récupérer tout ou partie des fonds prêtés -- en vain. Mais parallèlement, le bureau local du procureur envisageait également des poursuites pénales contre les dirigeants de 38 Studios, suspectant des malversations et fraudes bancaires (l'enquête a notamment démontré que les dirigeants de 38 Studios savaient que les 75 millions de dollars de prêt ne suffiraient pas achever le développement de Copernicus pour lancer sa commercialisation).
Aujourd'hui, après des années d'enquêtes, des centaines d'auditions et des dizaines de témoins entendus, les autorités annoncent lever les charges pénales contre les anciens dirigeants de 38 Studios. Au regard des éléments collectés à ce jour, le bureau du procureur considère que si des erreurs de gestion ont effectivement été commises, elles ne s'inscrivaient pas dans une démarche frauduleuse -- en d'autres termes, les dirigeants du studio étaient peut-être incompétents mais pas malhonnêtes.
Le procureur se réserve néanmoins le droit de rouvrir le dossier si de nouveaux éléments devaient se faire jour à l'avenir.

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