Des droits et devoirs pour organiser les relations entre joueurs dans Dual Universe

Dual Universe se veut très ouvert et confié aux mains des joueurs. Pour organiser (et sécuriser) ces interactions, le développeur imagine néanmoins des mécanismes complexes de droits accordés en contrepartie de devoir à respecter.

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On l'a noté, Dual Universe plonge le joueur dans un monde futuriste particulièrement vaste et surtout intégralement confié aux mains des joueurs -- qui peuvent tantôt construire, tantôt détruire leur environnement, y implanter des villes ou encore s'organiser en guildes de grande envergure. On le sait, si ces mécaniques très ouvertes sont alléchantes sur le papier, elles exposent aussi les communautés de joueurs aux comportements délétères d'une minorité, pouvant nuire à l'expérience globale de jeu.
Fort de cette expérience, comment encadrer les joueurs pour limiter les impacts négatifs, sans pour autant brider la liberté du plus grand nombre ? Dans Dual Universe, la solution passe par le RDMS (pour Rights & Duties Management System, ou système de gestion des droits et devoirs).

Des droits librement consentis

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Plus concrètement, dans Dual Universe chaque entité (un joueur ou une organisation) peut disposer des droits de gestion sur la plupart des éléments présents dans le jeu -- du simple container aux vaisseaux spatiaux en passant par les bâtiments ou des territoires entiers, avec la possibilité d'interagir sur ces objets (consulter le contenu d'un container, visiter un bâtiment, piloter un vaisseau, mais aussi le droit de construire sur un territoire spécifique, d'y exploiter les ressources naturelles, etc.).
Des droits variés, qui dépendent essentiellement de « tags » correspondant à des actions (par exemple, des tags « ouvrir » ou « examiner » pouvant être associés à l'objet « container »). Et pour plus de liberté, ce sont les joueurs qui définissent eux-mêmes ces tags et leurs effets. On comprend mieux la portée du mécanisme : un propriétaire peut donc définir librement d'une part une liste d'actions et d'autre part une liste de joueurs ou d'organisation et leur confier les « droits » nécessaires sur l'objet concerné (par exemple, le droit « d'examiner » le contenu d'un container accorder aux « amis » dont on aura préalablement constituer la liste). Pour affiner le mécanisme, ces « tags » peuvent être regroupés pour être gérés collectivement ou non (par exemple, le tag « T » peut se décliner sous forme de tags « Ta », « Tb », « Tc », etc., de sorte que les titulaires du tag « T » aient les droits sur l'ensemble de la catégorie et ses sous-catégories, alors que les titulaires des tags « Tb » et/ou « Tc » devront se contenter d'accès plus limités).

Mais aussi des devoirs

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De même et surtout, ces « droits » peuvent être assortis de conditions -- des « devoirs » qui s'imposent à ceux qui en bénéficient. Plus concrètement, un joueur peut avoir le « droit » d'exploiter les ressources minières d'une zone précise, mais à condition de s'acquitter d'une taxe quotidienne, mensuelle, à l'usage ou autre en fonction des tags. Et ces droits peuvent aussi être révoqués (avec néanmoins un certains délais de 24h ou 48h, selon le développeur, pour éviter que le locataire d'un vaisseau ne se retrouve privé de son véhicule au milieu de l'espace, par exemple) si le titulaire ne s'acquitte pas de ses devoirs. Le développeur imagine aussi la possibilité de prévoir de garanties et compensations en cas de dédit, par exemple -- un propriétaire octroie un droit d'exploitation d'un an, le locataire s'acquitte du montant mais le propriétaire change ses projets : le locataire pourrait prétendre à un dédommagement. Les négociations pourraient donc être particulièrement âpres.
Autant d'éléments (des droits, des devoirs, des fonctions, des garanties, etc.) intégralement gérés par les joueurs, au travers de jeux de « tags » à concevoir.

Au-delà des quelques exemples formulés (on imagine que les joueurs pourront se montrer bien plus inventifs), le développeur entend surtout permettre l'organisation d'un véritable système politique au sein de Dual Universe, notamment parce que les joueurs peuvent « déléguer » leurs pouvoirs à des joueurs ou des organisations entières, avec les responsabilités que ça implique.
Plus globalement, le développeur imagine que des groupes politiques ou économiques puissent se former, sur le modèle de nos sociétés moderne -- au point de parfois renoncer à certains droits ou libertés individuels au profit d'une gestion plus collective et sociétale. On imagine aisément le champ des possibles, tout en laissant aux joueurs la possibilité d'organiser librement leurs interactions, avec certaines précautions.

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