Nintendo hostile au Free to Play par principe

Par principe, Satoru Iwata n'apprécie pas le modèle Free to Play. Selon le CEO de Nintendo, la gratuité serait synonyme d'un appauvrissement des jeux, tant d'un point de vue créatif qu'économique.
Satoru Iwata

Progressivement devenu la norme en Asie, le modèle Free to Play (permettant d'accéder gratuitement à la version de base d'un jeu, pour ensuite acheter du contenu optionnel à l'unité) connaît aujourd'hui aussi un certain essor en Occident. Le modèle assure parfois une seconde jeunesse à certains titres et de plus en plus d'exploitants y ont recours. Mais pas Nintendo, quand bien même les jeux du Japonais (très « casual » et sociaux) se prêteraient sans doute à ce type de modèle économique.

Interrogé par le Wall Street Journal, Satoru Iwata se dit « non intéressé par le Free to Play » et se montre même hostile par principe à ce modèle, qu'il voit comme un appauvrissement du genre vidéo ludique et de son industrie.

« Nous n'avons pas l'intention de fournir nos créations sur toutes les plateformes ou de les distribuer selon un modèle qui ne nécessiterait aucun paiement de la part du client. Nintendo est une société, qui essaie de maintenir une certaine valeur globale au jeu vidéo. [...] Et quand on observe le système "Freemium" dans sa globalité, tout le monde n'y trouve pas son compte. »
Et s'il existe des contre-exemples de studios qui réussissent, Satoru Iwata précise : « Il y a de grands exemples de sociétés se finançant par la publicité ou les microtransactions. Mais d'un autre côté, si vous me demandez si ce système peut perdurer longtemps, je ne connais pas la réponse. Mais mon point de vue est que je ne veux pas du tout m'engager dans cette direction. »

On s'en souvient, lors de la GDC, Satoru Iwata montrait le même scepticisme à l'égard des « jeux sociaux » distribués sur Facebook (et généralement vendus à peine quelques euros), soulignant que pour rentabiliser ces titres, les développeurs étaient contraints de produire rapidement de gros volumes de jeux, souvent au détriment de la créativité et de la qualité des titres.
Mais à l'inverse, si les titres Free to Play ont parfois la réputation d'être de piètre qualité, nombre d'exploitants spécialisés dans l'exploitation de jeux gratuits concentrent aujourd'hui leurs efforts l'originalité, la qualité de leurs produits ou de leurs services. Au point de faire mentir Satoru Iwata ?

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